Monde

France : Macron critiqué par Debré pour ne pas avoir nommé un premier ministre issu du NFP

- "On envoie au gouvernement le parti ou la coalition qui est arrivée en tête", a déclaré Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel, qui n'exclut pas l'éventualité d'une démission du Président Macron

Ümit Dönmez  | 18.09.2024 - Mıse À Jour : 18.09.2024
France : Macron critiqué par Debré pour ne pas avoir nommé un premier ministre issu du NFP

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Jean-Louis Debré a exprimé son incompréhension face au choix d'Emmanuel Macron de ne pas avoir nommé un premier ministre issu du Nouveau front populaire (NFP) comme Premier ministre, malgré le résultat clair des dernières élections législatives.

Au micro de Franceinfo, l’ancien président du Conseil constitutionnel a rappelé que, dans une situation similaire, "on envoie au gouvernement le parti ou la coalition qui est arrivée en tête". Selon lui, Macron aurait dû demander au NFP "de prendre ses responsabilités", au lieu de poursuivre avec une configuration gouvernementale qui n’aurait pas tenu compte des résultats des urnes.

Pour rappel, l'alliance de gauche NFP, qui regroupe la France Insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), les Écologistes et le Parti communiste (PCF), est arrivé en tête et a remporté le plus de sièges à l'Assemblée nationale, à l'issue du second tour des élections législatives anticipées, le 7 juillet. Cependant, le Président Emmanuel Macron a décidé de nommer Michel Barnier, du parti Les Républicains (4ᵉ groupe à l'Assemblée), comme Premier ministre.

Jean-Louis Debré a également évoqué la situation politique actuelle en France, marquée par la procédure de destitution portée par La France Insoumise (LFI), qui a récemment obtenu l’approbation du bureau de l'Assemblée nationale. Pour Debré, cette initiative est "désespérante" et "vouée à l’échec". Il estime que la priorité des responsables politiques devrait être de s’occuper des préoccupations des Français, notamment en matière de sécurité, plutôt que de s’engager dans des démarches "symboliques" et politiques.

L’ancien parlementaire a pointé du doigt ce qu'il perçoit comme un "amenuisement de l'unité nationale" et un "détachement" des citoyens vis-à-vis du monde politique. La politique, selon lui, est devenue "un art de la communication", regrettant que certaines initiatives actuelles, comme celle des Insoumis, relèvent davantage du "cinéma" que de la gestion sérieuse des affaires publiques.

Jean-Louis Debré ne manque pas non plus de critiquer la gestion d’Emmanuel Macron, affirmant que le chef de l’État a contribué à "casser la droite républicaine et la gauche républicaine" sans parvenir à reconstruire un socle politique solide. Le président se retrouverait ainsi "seul face aux extrémistes de droite et de gauche", une situation "préoccupante" pour l’avenir de la France, selon Debré.

Dans ses propos, l’ancien président de l’Assemblée nationale critique également le flou qui entoure la participation de la droite au gouvernement, jugeant incohérent leur changement de position. Il appelle à une période transitoire avec un gouvernement restreint, concentré sur les véritables problèmes des Français, et à mettre fin à ce qu'il considère être une "tragédie pour la France".

Jean-Louis Debré prévoit également une possible dissolution de l'Assemblée nationale d’ici juin prochain, si la situation politique ne s’améliore pas. Selon lui, Emmanuel Macron pourrait alors poser un ultimatum aux Français, les invitant à choisir entre "le chaos ou moi", ouvrant ainsi la voie à une possible sortie anticipée du président.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.