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France : Marine Le Pen accuse les magistrats de l’avoir condamnée en vertu d’une « décision politique »

- La cheffe de file du RN a pris la parole depuis la Place Vauban où un rassemblement de soutien était organisé

Feiza Ben Mohamed  | 06.04.2025 - Mıse À Jour : 07.04.2025
France : Marine Le Pen accuse les magistrats de l’avoir condamnée en vertu d’une « décision politique »

Provence-Alpes-Cote d Azur

AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

La cheffe de file du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a réitéré, dimanche au cours d’un meeting qui se tenait depuis la Place Vauban, ses accusations visant les magistrats qui l’ont condamnée.

« Il ne s'agit pas d'une décision de justice. Il s'agit d'une décision politique! », a-t-elle lancé, pointant « la dimension politique dans le procès » au cours duquel elle affirme avoir été victime d’une « partialité forte ».

Et de poursuivre: « L’humiliation, tout comme la vengeance et le concept de tableau de chasse judiciaire est à l'opposé de l'idée que je me fais de la justice ».

Dénonçant « une chasse aux sorcières », la députée d’extrême-droite considère que « les juges peuvent se tromper » et promet de « rien lâcher ».

Face à une foule venue l’acclamer, Marine Le Pen a assuré que 500 000 personnes ont signé la pétition mise en ligne pour la soutenir (ce chiffre n’est pas vérifiable sur la plateforme de signature).

Avant elle, le président du RN, Jordan Bardella avait affirmé que « le 31 mars 2025 restera une date sombre dans l’histoire de France » (jour de la condamnation de Marine Le Pen) et fustigé « un affaissement démocratique ».

De fait, si le RN affirme que 10 000 personnes étaient présentes pour soutenir Marine Le Pen à ce grand meeting organisé Place Vauban ce dimanche après-midi, des images publiées sur les réseaux sociaux montrent que les lieux étaient en réalité loin d’être pleinement remplis.

Pour rappel, Marine Le Pen a fait appel de sa condamnation prononcée lundi par la justice dans l’affaire dite des emplois fictifs des assistants parlementaires du RN.

25 personnes dont 9 eurodéputés et 12 assistants parlementaires du RN (ex Front national), ont été reconnus coupables de « détournement de fonds publics » et « recel de détournement de fonds publics » pour un montant estimé à 4,1 millions d’euros.

Les accusés, dont le procès avait démarré fin septembre 2024, se sont retrouvés au cœur d’un système de détournement de fonds publics entre 2004 et 2016, en employant des assistants parlementaires alors que leurs tâches bénéficiaient en réalité au RN.

Ils étaient jugés pour ces faits signalés en 2015 par le Parlement européen, qui s’est constitué partie civile.

Si l’appel suspend automatiquement la condamnation, cette suspension ne concerne pas la peine d’inéligibilité, frappée d’une mesure d’exécution provisoire ordonnée par le tribunal judiciaire de Paris.

Face à l’enjeu, la Cour d’Appel de Paris a annoncé dès mardi, qu’elle prévoyait un audiencement du procès de manière à ce qu’une décision puisse être rendue « à l’été 2026 ».

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