AA / Paris / Ümit Dönmez

Le mouvement de grève qui touche plusieurs raffineries et dépôts français, a été reconduit chez TotalEnergies et ExxonMobil, ce samedi, à l'appel du syndicat CGT, qui a précisé que trois des six raffineries françaises sont toujours à l'arrêt.

Selon le syndicat, il s'agit de la plus grande raffinerie de TotalEnergies, en Normandie, ainsi que des deux raffineries d'Esso-ExxonMobil.

Par voie d'une lettre ouverte adressée, ce samedi, au PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, la CGT rappelle que "depuis le mois de juin, notre syndicat n'a de cesse d'interpeller la Direction générale sur la problématique des salaires, dont la revalorisation en janvier aura finalement été insuffisante au vu des niveaux réels d'inflation", alors que les actionnaires ont perçu une enveloppe de 2,6 milliards d'euros, au titre des bénéfices engrangés par la compagnie énergétique.

Faisant d'une mobilisation des salariés "à la hauteur exceptionnelle des enjeux", le syndicat argue que la "situation de pénurie du pays" est une "conséquence de l'impossibilité de discuter des mesures salariales complémentaires avec la direction" et qu'elle "menace de ralentir l'économie du pays".

Le syndicat rappelle également que le gouvernement invite les parties "aux négociations, et aux augmentations de salaire".

La CGT exprime, ensuite, sa volonté de "sortir de la situation de blocage" et réitère son appel aux négociations dès lundi, sur la "base seule de nos revendications salariales".

- 1 station sur 5 en rupture d'approvisionnement

Pour sa part, le gouvernement a indiqué, ce samedi, qu'à 13 heures, 20,7 % des stations-services connaissent des difficultés sur au moins un type de carburant, contre 19 %, la veille au soir.

Parmi les régions les plus affectées par ces ruptures d'approvisionnement, figuraient notamment l’Île-de-France et les Hauts-de-France où 4 stations sur 10 font état de difficultés sur au moins un carburant.

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a déploré que "le mouvement de grève persiste dans les raffineries et dépôts pétroliers. Les mesures que nous avons prises, dont l’autorisation pour les poids lourds ravitaillant les stations de circuler le week-end, ont permis de stabiliser la situation au niveau national", a-t-elle affirmé, avant de faire état de "79 % des stations qui fonctionnent normalement".

La ministre a également souligné que "le Gouvernement met tout en œuvre pour rétablir au plus vite une situation normale".

"Mais une issue doit être trouvée à ce conflit social sans tarder", a-t-elle insisté, appelant à un règlement rapide du conflit social.

"J’appelle également chacun à la responsabilité et à faire son plein comme d’habitude, sans chercher à faire des stocks", a demandé la ministre.