AA / Paris / France

Le prix du carburant a connu une hausse spectaculaire, au cours des derniers jours, dans un grand nombre de stations-service françaises, dans un contexte de la pénurie qui affecte le pays.

Alors que, dans le contexte de la baisse mondiale du prix du baril de pétrole, le prix du litre d'essence était descendu aux alentours de 1,70 euro en France, il y a à peine une semaine, celui-ci se vend désormais entre 2,00 € et 2,70 € dans un grand nombre de stations-service de l'Hexagone, comme ont pu le constater les correspondants de l'Agence Anadolu (AA).

Ainsi, dans un grand nombre de stations de la région parisienne, mais aussi du sud de la France, le prix du gazole s'établissait entre 2,10 et 2,60 euros, soit une hausse d'au moins 40 centimes d'euros par litre du précieux carburant.

Même constat pour le prix du litre de SP-98 : il varie à présent entre 1,99 euro et 2,40 euros, en progression d'au moins 30 centimes d'euros, par rapport à la semaine précédente.

- Réaction du gouvernement

Au micro de RTL, mardi soir, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a dénoncé cette flambée des prix du carburant, faisant état de "quelques profiteurs de grève" qui ont gonflé leurs prix et déclarant que "C'est anormal".

Le même jour, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a décidé de saisir la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), pour mener des contrôles des prix.

Cependant, il est important de rappeler qu'en France, contrairement aux cigarettes dont les prix sont fixés par l'État, le prix du carburant est en fluctuation totalement libre.

Ainsi, l'État ne fixe aucun prix minimum ou maximum. Les stations-service sont libres de fixer leurs propres prix de vente, en fonction notamment du prix du baril de pétrole, des prix de la concurrence et des taxes appliqués par l'État.

- Grève et pénurie

Plus d'un tiers des stations-service de France subissent des ruptures d'approvisionnement totales ou partielles de carburant, alors que les grèves des employés de raffineries et dépôts français se poursuivent depuis près de trois semaines.

Dans ce contexte, plusieurs département français, touchés par la pénurie de carburant, ont décidé de rationner l'essence, mardi et mercredi, et de mettre en place des files d'approvisionnement exclusivement dédiées aux "véhicules des services prioritaires".

Alors que les syndicats CGT et FO de plusieurs raffineries et dépôts d'Esso-ExxonMobil ont décidé de poursuivre leur grève, ce mercredi, malgré un accord trouvé lundi entre la direction de l'entreprise et deux autres syndicats, le ministère de la Transition écologique a annoncé dans la matinée, la réquisition des personnels « indispensables au fonctionnement » du dépôt de carburant de la raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), appartenant à Esso-ExxonMobil.

La Première ministre, Élisabeth Borne, avait annoncé, mardi, la réquisition des personnels nécessaires au fonctionnement des dépôts Esso-ExxonMobil, et indiqué que la menace pourrait bientôt s’appliquer aux dépôts et employés de TotalEnergies. Le dispositif gouvernemental permet de faire intervenir les forces de l'ordre pour notifier les personnes requises, en se rendant à leur domicile.