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France : Ségolène Royal se dit "disponible pour Matignon"

- L'ancienne ministre propose un "gouvernement d'union républicaine" et envisage de modifier la réforme des retraites sans l'abroger.

Ümit Dönmez  | 30.08.2024 - Mıse À Jour : 30.08.2024
France : Ségolène Royal se dit "disponible pour Matignon"

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AA / Paris / Ümit Dönmez

Ségolène Royal s'est dite prête à assumer le rôle de Première ministre, affirmant qu'il serait "normal" qu'une personnalité de gauche soit nommée à Matignon, puisque la gauche a obtenu la majorité lors des élections législatives. Intervenant sur BFMTV, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle s'est dite "disponible pour Matignon".

Royal a également exprimé son souhait de voir un "gouvernement d'union républicaine" se former.

Elle a précisé qu'un tel gouvernement devrait inclure des personnalités du centre et des Républicains, ajoutant que c'est "ce que les Français attendent". Interrogée sur la réforme des retraites, Royal a indiqué qu'elle ne l'abrogerait pas en cas de nomination, mais qu'elle la modifierait pour corriger les éléments "brutaux" et "inacceptables" ayant créé des "injustices supplémentaires".

Pour rappel, LFI avait annoncé, en juillet, le dépôt d'une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites.

Au micro de France Inter, la présidente du groupe La France Insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, avait rappelé que cette réforme, adoptée l'année dernière par l'article 49.3, avait suscité une vive opposition au sein de l'hémicycle.

"Aujourd'hui, nous déposons une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites", avait ajouté Mme Panot, mentionnant que cette abrogation faisait partie des mesures phares du Nouveau Front Populaire (NFP), coalition de la gauche, formée pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024.

Panot avait expliqué que la gauche dispose, selon elle, d'une majorité pour faire adopter cette loi, même sans le soutien du Rassemblement National (RN). "Lorsque nous la soumettrons à l'Assemblée nationale, chacun prendra ses responsabilités pour savoir s'il veut, oui ou non, faire tomber un gouvernement sur la question de l'abrogation de la retraite à 64 ans", avait-elle affirmé. Pour rappel, si la réforme des retraites mise en place dès 2023 est abrogée, l'âge légal de départ à la retraite reviendra à 62 ans.



- "Personnalités consensuelles"

Royal a également insisté sur la nécessité de choisir pour Matignon "des personnalités consensuelles, capables de parler à tout le monde" et qui ne seraient pas candidates à la prochaine élection présidentielle. Par ces déclarations, Royal semble vouloir se positionner comme une figure capable de rassembler au-delà des clivages politiques.

Pour rappel, le Président français Emmanuel Macron a écarté, ce lundi, la formation d'un gouvernement soutenu par le Nouveau Front Populaire (NFP) après une série de consultations avec les responsables des partis et les présidents des chambres parlementaires.

Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron a engagé "un nouveau cycle de consultations" dès ce mardi, avec pour objectif de trouver une issue acceptable à cette crise politique inédite sous la Vᵉ République.

Les consultations entre le chef d'État français et les dirigeants des groupes politiques avaient débuté vendredi 23 août, soit 47 jours après le second tour des élections législatives anticipées. Ces échanges ont marqué la première étape d'une série de discussions visant à établir une coalition stable, nécessaire pour la gouvernance du pays après des élections législatives marquées par une absence de majorité absolue, selon une déclaration de l'Élysée à Anadolu. "Le verdict des urnes contraint tout le monde à changer de logique et à rentrer dans une logique de coalition", selon la Présidence française.

Lors des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, la coalition du NFP (gauche) a réuni le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, avec 72 députés LFI (La France Insoumise), 66 députés socialistes et apparentés, 38 députés pour le groupe Écologiste et social, 17 députés GDR (Gauche démocrate et républicaine), soit un total de 193 sièges sur 577. La coalition présidentielle se positionne en deuxième force politique de l’Assemblée nationale avec 99 députés Ensemble pour la République, 36 députés Les Démocrates, 31 députés Horizons & Indépendants, soit un total de 166 sièges. Le RN et ses alliés, pourtant largement vainqueurs du premier tour des législatives, arrivent en troisième position avec 126 députés affiliés au groupe RN et 16 députés du groupe À Droite, présidé par Éric Ciotti, soit un total de 142 sièges. Les centristes du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) occupent 21 sièges, tandis que la Droite républicaine recense 47 sièges.


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