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France : un ancien médecin rwandais condamné à 27 ans de prison pour son rôle dans le génocide de 1994

•⁠ ⁠Eugène Rwamucyo a notamment été reconnu coupable de « complicité de génocide », de « complicité de crimes contre l'humanité », et de «participation à une entente en vue de la préparation de génocide »

James Tasamba  | 31.10.2024 - Mıse À Jour : 31.10.2024
France : un ancien médecin rwandais condamné à 27 ans de prison pour son rôle dans le génocide de 1994

Kigali

AA / Kigali / James Tasamba

Un tribunal français a condamné un ancien médecin rwandais, mercredi, à une peine de 27 ans de prison pour son rôle dans le génocide perpétré en 1994 contre l'ethnie tutsi au Rwanda.

La Cour d'Assises de Paris a reconnu Eugène Rwamucyo coupable de « complicité de génocide », « complicité de crimes contre l'humanité » et de « participation à une entente en vue de la préparation » de ces crimes..

La Cour a acquitté Rwamucyo des charges de génocide et de crimes contre l'humanité.

Rwamucyo, qui a nié les accusations au cours du procès, qui a débuté le 1er octobre, était accusé d'avoir diffusé de la propagande anti-Tutsi et d'avoir supervisé des opérations visant à enterrer des victimes dans des fosses communes dans l'ancienne préfecture de Butare, dans le sud du Rwanda.

Les procureurs français avaient requis une peine de 30 ans de prison à l'encontre de Rwamucyo.

Jean Pierre Gakwerere, un survivant du génocide, a déclaré à Anadolu qu'il avait suivi l'affaire de près et que sa condamnation était une bonne initiative de la part de la France pour rendre justice aux survivants.

Rwamucyo, âgé de 65 ans, a été arrêté à Sannois, une commune de la banlieue nord-ouest de Paris, en mai 2010. Il travaillait alors comme médecin dans un hôpital du nord de la France.

Dernier Rwandais à être jugé en France pour des crimes liés au génocide, Rwamucyo avait été condamné par contumace en 2009 au Rwanda à la réclusion à perpétuité.

Ce verdict intervient quelques jours après qu'un groupe de rescapés du génocide rwandais a assigné la France devant le tribunal administratif de Paris pour complicité dans le génocide de 1994.

Les survivants, regroupés en plusieurs associations, réclament 540 millions de dollars de réparations, le jugement étant attendu le 14 novembre.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la France et ses alliés « auraient pu arrêter » le génocide mais « n'ont pas eu la volonté de le faire », ce qui constitue un changement important par rapport à la position antérieure de la France sur son rôle dans le génocide.

Lors de sa visite au Rwanda en 2021, Emmanuel Macron a reconnu la « responsabilité » de la France dans le génocide qui a coûté la vie à près d'un million de personnes, issues pour la plupart de la communauté tutsie et de la communauté hutue modérée, lors d'un massacre perpétré par des extrémistes hutus et qui s'est étendu sur une centaine de jours.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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