AA / Nice / Feïza Ben Mohamed - Salim Boussaïd

La présidente sortante de l'Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet (camp présidentiel), a été réélue au perchoir, avec 220 voix récoltées à l'issue d'une élection qui s'est jouée en trois tours.

Avec ce score, elle a devancé le candidat du Nouveau front populaire (NFP), André Chassaigne, qui a recueilli 207 voix.

Le candidat du Rassemblement National (RN), Sebastien Chenu, a, quant à lui, bénéficié de 141 voix, le plaçant en troisième position.

Pour remporter cette élection difficile, Yaël Braun-Pivet a pu compter sur le report de voix des candidats qui se sont désistés au second et troisième tour, dont les députés Philippe Juvin pour Les Républicains (LR), et Naïma Moutchou pour Horizons.

La désignation de la nouvelle présidente de l'Assemblée nationale intervient alors que le camp présidentiel est en difficulté après sa défaite aux élections législatives et européennes.

- Réactions mitigées

Suite à sa reconduction à la tête de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a rappelé l'existence "enjeux majeurs" auxquels la nouvelle représentation devrait faire face, rappelant le taux de participation relativement élevé lors des élections législatives tenues les 30 juin et 07 juillet 2024 et qui a frôlé les 70%.

"Cette élection m’oblige, plus que celle de 2022", a-t-elle affirmé.

"Nos décisions, nos actions peuvent changer nos vies, nous ont dit les électeurs. Ces messages, nous devons les entendre, apporter des solutions, avec de nouvelles méthodes", a-t-elle martelé, soulignant que "cette Assemblée est plus représentative des Français, mais aussi plus divisée", en allusion à l'absence de majorité absolue au sein de l'hémicycle.

Pivet a reçu les félicitations du président Macron dans la soirée de ce jeudi.

"Présidente de notre Assemblée nationale, tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l’expression de la diversité des sensibilités. En responsabilité républicaine.", a-t-il écrit sur le réseau "X".

Par ailleurs, la réélection de Pivet et ses déclarations n'ont pas laissé les autres partis indifférents.

Mathilde Panot, députée de La France Insoumise a déploré un échec et un vote qui ne reflète pas la volonté des Français exprimée dans les urnes.

"Le vote pour Yaël Braun-Pivet résonne comme un échec", a-t-elle laissé entendre.

"Les magouilles ont volé le résultat du 7 juillet", faisant allusion à la victoire du Nouveau front populaire (NFP), coalition dont elle fait partie, ayant obtenu 182 sièges à l'Assemblée nationale.

"Le peuple français exigeait une rupture", a souligné Panot, appelant le président Macron à respecter les réalité issue des urnes et à nommer "un premier ministre issu du NFP".

"Nous lui demandons de revenir à la démocratie", a-t-elle plaidé.

Pour sa part, André Chassaigne, candidat malheureux à la présidence de l'Assemblée nationale, a critiqué une coalition "contre-nature" qui a permis la réélection de Yaël Braun-Pivet, affirmant que "le vote des Français a été volé".

"Le vote des Français a été volé par une alliance contre-nature", a-t-il réagi, exprimant sa fierté d'avoir "mené ce combat uni, de s’être mis d’accord sur le nom d’un candidat unique".

Du côté de la droite, la réélection de Pivet n'a pas plu, non plus.

Le candidat du Rassemblement national à cette élection, Sébastien Chenu, a évoqué une "victoire de combines" critiquant une réélection grâce aux voix des Républicains (LR).

"Les Républicains qui se sont fait élire, il y a quinze jours, en disant qu’ils étaient l’opposition à Emmanuel Macron, viennent de voter pour Yaël Braun-Pivet", s'est-il exclamé, considérant que cette victoire du camp présidentiel "contournait la volonté des électeurs".

- La nomination du Premier ministre en suspens

Cela étant, si cette élection bénéficie aujourd'hui à Emmanuel Macron, le chef de l'Etat n'a toujours pas trouvé de successeur à Gabriel Attal au poste de Premier ministre.

En parallèle, les députés nouvellement élus avaient jusqu'à jeudi à 18 heures pour déclarer de manière officielle leur affiliation politique et indiquer dans quels groupes parlementaires ils souhaitent siéger.

Ces déclarations devraient permettre de dessiner une première vue d'ensemble de la composition du Palais Bourbon pour la XVIIème législature de la Vème République qui s'est ouverte ce jeudi après-midi.

La nomination des vice-présidents doit avoir lieu vendredi à partir de 15 heures.