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Gabon : L'ex-président Bongo en grève de la faim

- Ali Bongo et ses fils Jalil et Bilal protestent contre leur "séquestration" et les "actes de torture" subis par leur famille.

Ümit Dönmez  | 15.05.2024 - Mıse À Jour : 16.05.2024
Gabon : L'ex-président Bongo en grève de la faim

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez​​​​​​​

Ali Bongo Ondimba, ancien président du Gabon, ainsi que ses deux fils, ont entamé une grève de la faim pour dénoncer leur "séquestration" et les "actes de torture" infligés à leur famille, ont annoncé leurs avocats dans un communiqué consulté par Anadolu. Selon les conseils, cette action vise à attirer l'attention sur "la grave situation des droits humains" dans leur pays depuis le coup d'État militaire d'août 2023.

Les avocats François Zimeray et Catalina de la Sota ont annoncé le dépôt d'une nouvelle plainte à Paris. Cette démarche judiciaire coïncide avec la visite prochaine à Paris du général Brice Oligui Nguema, leader du putsch et Président de transition. La plainte cherche à obtenir l'ouverture d'une enquête pour "arrestation illégale, séquestration aggravée par des actes de torture et actes de barbarie".

D'après les avocats, les membres de la famille Bongo ont subi des traitements inhumains. Noureddin Bongo, par exemple, a été "torturé à plusieurs reprises" et sa mère Sylvia a dû assister à "ces actes barbares". Les conseillers juridiques rapportent que Sylvia a également été victime de violence physique.

En réponse à ces accusations, un groupe de travail de l'Organisation des Nations unies a été saisi pour examiner la situation de "détention arbitraire" des Bongo, énoncée dès mars dernier. La famille cherche désormais à mobiliser la communauté internationale et les autorités judiciaires françaises pour obtenir justice.

Les autorités gabonaises n'ont pour l'heure pas réagi à ces nouvelles annonces des avocats des Bongo.

Lors de sa prestation de serment en tant que président de la transition en septembre dernier, le général Brice Oligui Nguema avait expliqué avoir pris le pouvoir pour "éviter un bain de sang", mettre un terme à une "corruption massive" et à une "gouvernance catastrophique" après cinquante-cinq ans de dynastie Bongo.

A noter qu'un dialogue national inclusif organisé par les autorités de la transition avait été ouvert le 02 avril dernier et clôturé le 30 du même mois. Les recommandations émanant de ces assises avaient été remises aux autorités. Sept mois après le coup d’Etat militaire contre le président Ali Bongo, le général Brice Oligui Nguema lançait ainsi cette "consultation de toutes les forces vives de la nation" censée préparer des élections en 2025.

Pour rappel, le 30 août dernier, des militaires avaient renversé le président Ali Bongo Ondimba au pouvoir depuis 14 ans, alors qu'il venait d'être proclamé vainqueur d'une élection présidentielle largement critiquée pour "des irrégularités". Cinq jours après, le général Brice Oligui Nguema, à la tête des putschistes, avait prêté serment comme président d’une "transition" dont il n’avait pas fixé la durée, mais avec la promesse réitérée de "rendre le pouvoir aux civils" par des "élections crédibles".

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