AA / Gaza / Hosni Nadim

L’armée israélienne a reconnu, mardi, avoir bombardé des tentes de personnes déplacées dans la zone d’Al-Mawasi, classée comme « sûre » dans le département de Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza, tuant 40 Palestiniens et en blessant 60 autres.

L’Autorité israélienne de radiodiffusion a rapporté, citant un communiqué de l’armée, que "des avions de l’armée de l’air ont attaqué des membres du Hamas qui travaillaient dans un complexe de commandement et de contrôle déguisé dans la zone humanitaire de Khan Younes".

Malgré le grand nombre de victimes, l’armée israélienne a affirmé avoir "pris de nombreuses mesures pour réduire les risques de causer des dommages aux civils, notamment en utilisant des armes de précision, de surveillance aérienne et des informations de renseignements supplémentaires".

Pour sa part, le Hamas a déclaré que "les allégations de l'armée d'occupation affirmant l'existence d'éléments de la résistance sur le site ciblé ne sont autres qu'un mensonge flagrant, par lequel elle cherche à justifier ces crimes odieux".

"La résistance a réfuté à plusieurs reprises la présence de quiconque de ses éléments parmi les rassemblements civils ou de l'utilisation de ces lieux à des fins militaires", a ajouté la même source.

La résistance palestinienne a souligné que « ce ciblage brutal de civils sans défense, notamment de femmes, d'enfants et de personnes âgées, dans une zone déclarée sûre par l'armée d'occupation est une confirmation de la poursuite par le gouvernement d'occupation nazi de sa guerre d'extermination contre notre peuple, avec la pleine couverture de l'administration américaine."

De son côté, la Défense civile palestinienne à Gaza a annoncé mardi à l'aube que 40 Palestiniens ont été tués et 60 autres blessés dans un massacre commis par l'armée israélienne contre des tentes de déplacés dans la zone d'Al-Mawasi.

La défense civile a expliqué qu'"il y a plus de 200 tentes dans la zone ciblée, et plus de 20 à 40 tentes ont été complètement endommagées par les bombardements".

Des témoins oculaires ont déclaré au correspondant d'Anadolu que les tentes bombardées ont pris feu et ont été complètement ensevelies sous le sable en raison de l'intensité des raids.

Le directeur général du bureau des médias du gouvernement à Gaza, Ismail Al-Thawabta, a, pour sa part, déclaré que "l’armée de l’occupation israélienne a commis un nouveau massacre choquant contre les personnes déplacées dans la région de Mawasi à Khan Younes, une honte pour l’humanité".

Al-Thawabta a ajouté, dans une déclaration au correspondant d'Anadolu, que plus de 40 martyrs et 60 blessés sont jusqu'à présent arrivés dans les hôpitaux, en plus des dizaines de personnes portées disparues qui sont toujours sous le sable.

Il a souligné que diverses équipes gouvernementales poursuivent leurs opérations pour récupérer les morts et tenter de sauver, dans la mesure du possible, les victimes coincées sous les décombres.

"L'armée israélienne était consciente que cette zone ne comprenait que des personnes déplacées, mais elle les a directement ciblées dans un crime visant uniquement à tuer", a-t-il déclaré.

"L'occupation tente d'induire l'opinion publique en erreur en publiant de fausses déclarations sur l'existence de salles de commandement de la résistance dans ces zones. Ce sont des histoires fabriquées qui n'ont aucun fondement dans la vérité", a-t-il poursuivi.

"Ces massacres surviennent au même moment que la destruction du système de santé et de la calcination des hôpitaux par l'occupation", a-t-il souligné, rappelant que la zone ciblée par l'occupation est classée "humanitaire et sûre" selon les cartes israéliennes.

Al-Thawabta a poursuivi : "La zone ciblée comprend environ 70 tentes de personnes déplacées, et la plupart de ceux qui s'y trouvaient ont été soit tombés en martyrs, soit blessés par les bombardements".

L’armée israélienne cible à plusieurs reprises les tentes et les centres d’hébergement abritant des milliers de personnes déplacées, tuant et blessant des dizaines d’entre elles.

En juillet dernier, l'armée israélienne a commis un massacre dans la même zone, tuant 90 Palestiniens et en blessant 300 autres, lors d'une série de raids visant des tentes et des lieux de déplacés palestiniens.

L'armée israélienne a également pris pour cible, en août dernier, l'école Al-Tabaeen, qui abrite des centaines de personnes déplacées dans la ville de Gaza, tuant plus de 100 Palestiniens et en blessant des dizaines, dont des enfants et des femmes.

Avec le soutien américain, Israël mène une guerre dévastatrice contre Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant environ 140 000 victimes entre morts et blessés Palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine meurtrière.

Au mépris de la communauté internationale, Israël poursuit la guerre, ignorant la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à y mettre fin immédiatement, ainsi que les ordonnances de la Cour internationale de justice exigeant des mesures de prévention des actes de génocide et l'amélioration de la situation humanitaire catastrophique à Gaza.