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Gaza / Assassinat de journalistes : 60 organisations appellent l'UE à demander des comptes à Israël

- Dans une lettre conjointe envoyée par Reporters sans frontières, Human Rights Watch, le Comité pour la protection des journalistes et bien d'autres aux dirigeants de l'Union européenne

Yakoota Al Ahmad  | 26.08.2024 - Mıse À Jour : 26.08.2024
Gaza / Assassinat de journalistes : 60 organisations appellent l'UE à demander des comptes à Israël

Istanbul

AA / Yakoota Al Ahmad

Quelque 60 organisations internationales de journalisme et de défense des droits de l'homme ont appelé l'Union européenne à prendre des mesures contre les "assassinats sans précédent" et les violations de la liberté des médias commis par Israël contre des journalistes à Gaza, soulignant qu'elles avaient vérifié que Tel-Aviv avait tué "délibérément" un certain nombre d'entre eux.

C'est ce qui ressort d'une lettre conjointe envoyée lundi par les organisations aux dirigeants européens les plus éminents, dont le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell.

Figurent parmi les signataires de la lettre "Reporters sans frontières", "Human Rights Watch", le "Comité pour la protection des journalistes" et bien d’autres.

Les organisations ont affirmé dans leur déclaration commune que : "En réponse au nombre sans précédent de journalistes tués et aux violations répétées de la liberté de la presse par les autorités israéliennes depuis le début de la guerre (à Gaza), Reporters sans frontières et 59 autres organisations appellent l'Union européenne à suspendre l'accord d'association avec Israël et à imposer des sanctions contre les responsables."

L'Union européenne et Israël (en tant qu'État non membre) sont liés par des accords d'association qui sont des traités régissant les relations bilatérales, y compris le commerce.

La lettre cite Julie Majerczak, responsable du bureau de Reporters sans frontières à Bruxelles, affirmant que l'article 2 de l'accord consacre "le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques", accusant Israël de "clairement piétiner cet article".

En conséquence, Majerzak a souligné que "l'Union européenne, qui est le principal partenaire commercial d'Israël, doit en tirer les conséquences nécessaires et faire tout son possible pour garantir que le gouvernement (du Premier ministre Benyamin) Netanyahu mette fin au massacre des journalistes et respecte le droit des journalistes à l’information et à la liberté de la presse en ouvrant l’accès des médias à Gaza".

Les organisations ont poursuivi : "Nous exhortons l’Union européenne à prendre des mesures contre les assassinats sans précédent de journalistes et les violations de la liberté de la presse commises par Israël (à Gaza)."

"Israël a délibérément tué cinq journalistes à Gaza, et nous enquêtons sur dix autres cas, et certains d'entre nous croient bien que ce nombre est bien plus élevé", a ajouté la même source.

Les organisations ont également souligné que "tuer des journalistes de manière ciblée ou au hasard, que ce soit intentionnellement ou par imprudence, constitue un crime de guerre".

Elle a souligné que "les dirigeants européens doivent exiger sans équivoque et publiquement qu’Israël réponde aux exigences en matière de liberté de la presse : protéger la vie des journalistes, garantir l’accès aux médias et préserver la liberté d’information".

Les organisations ont également exhorté l'Union européenne à exiger qu'Israël "garantisse la responsabilité et mette fin à l'impunité de l'armée israélienne".

Elles ont déclaré dans leur lettre que la période de guerre dévastatrice dans la bande de Gaza a été "la plus sanglante pour les journalistes depuis des décennies".

"Plus de 130 journalistes et professionnels des médias palestiniens ont été tués par les forces armées israéliennes à Gaza depuis le 7 octobre. Au moins 30 d’entre eux ont été tués alors qu’ils travaillaient, et 3 journalistes libanais et un journaliste israélien ont également été tués au cours de la même période", ont-elles indiqué.

Le 20 août, le bureau des médias du gouvernement dans la bande de Gaza a annoncé que le nombre de journalistes palestiniens tués par les tirs de l'armée israélienne était passé à 170 depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Les institutions palestiniennes et internationales avaient précédemment averti que l’armée israélienne ciblait les équipes de presse dans la bande de Gaza, mais Tel Aviv a continué de les prendre pour cible malgré le port de gilets de presse et de casques de médias, défiant ainsi les avertissements internationaux.

Avec le soutien américain, Israël mène une guerre contre Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Cela a fait plus de 133 000 victimes entre morts et blessés Palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine meurtrière.

Au mépris de la communauté internationale, Israël poursuit la guerre, ignorant les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU visant à l’arrêter immédiatement, ainsi que les ordonnances de la Cour internationale de Justice de prendre des mesures pour prévenir les actes de génocide et améliorer la situation humanitaire catastrophique à Gaza.

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