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Gaza : Botenga dénonce un "scandale absolu" au Parlement européen

– L'eurodéputé belge Marc Botenga critique vivement le mépris affiché par un ministre polonais lors d'un débat sur Gaza.

Ümit Dönmez  | 14.03.2025 - Mıse À Jour : 14.03.2025
Gaza : Botenga dénonce un "scandale absolu" au Parlement européen

Ile-de-France

AA / Bruxelles - Paris / Selen Valente Rasquinho - Ümit Dönmez


L'eurodéputé belge Marc Botenga a dénoncé un "scandale absolu" lors d'une session plénière du Parlement européen consacrée à la situation humanitaire à Gaza, pointant du doigt l’attitude du ministre polonais Adam Szłapka, représentant la présidence du Conseil de l'Union européenne.

Dans une déclaration à Anadolu, Botenga a décrit la scène : "Le Parlement européen débattait de la situation humanitaire catastrophique à Gaza, aggravée par le blocus israélien. De nombreux membres ont souligné la souffrance inhumaine et criminelle imposée à la population. Pourtant, au milieu de ce débat extrêmement sensible, le représentant de la présidence de l'UE, le ministre polonais Adam Szłapka, a commencé à plaisanter avec son collègue. Pendant plusieurs discours, il riait ouvertement."

Le député du Parti du Travail de Belgique (PTB) a fustigé ce comportement, estimant qu'il révélait "le mépris absolu pour la vie humaine et pour les Palestiniens en tant qu'êtres humains". Il a ajouté que cette attitude était "une honte" et que Szłapka et son collègue "devraient être profondément embarrassés et présenter des excuses".


- Une dénonciation en séance

Lors de son intervention au Parlement, Marc Botenga a directement interpellé le Conseil de l'UE en demandant : "Est-ce que je peux d'abord demander au Conseil d'arrêter de rigoler ?". Il a poursuivi en condamnant l’attitude du ministre polonais :

"Vous êtes en train de rigoler ici pendant que nous parlons de la mort de je ne sais pas combien de Palestiniens, d'une population qui se fait affamer, et vous êtes là en train de rigoler en faisant des blagues. Ce n'est pas drôle. Les Palestiniens sont des êtres humains aussi. Vous devriez avoir honte."

Le parlementaire a ensuite dénoncé ce qu’il perçoit comme une hypocrisie de l’Union européenne face au drame qui se joue à Gaza. "Oui, vous avez réussi à faire un discours en disant que la situation à Gaza empire, sans mentionner pourquoi elle s’empire", a-t-il lancé, avant de rappeler que "c'est parce qu’Israël bloque toute aide humanitaire, toute nourriture et même l'électricité".

Il a souligné les conséquences de cette situation : "Sans électricité, pas de dessalement de l’eau et donc pas d’eau potable. Et donc les gens, les familles, les enfants n'ont pas d'eau potable. Et vous êtes là en train de rigoler. Comment est-ce possible, Monsieur le Ministre ?"


- Un mépris dénoncé par plusieurs ONG

L’interpellation de Marc Botenga intervient alors que plusieurs organisations internationales dénoncent la situation humanitaire critique à Gaza. Amnesty International a récemment qualifié de "cruelle et illégale" la coupure de l’électricité de la principale station de dessalement de Gaza par Israël. Cette mesure, survenue après l’arrêt de l’entrée de l’aide humanitaire, a été décrite comme une violation du droit international humanitaire.

L’ONG affirme que cette décision vise à "imposer délibérément aux Palestiniens à Gaza des conditions d’existence conçues pour entraîner leur destruction physique". La crise de l’eau et de l’assainissement s’est intensifiée, rendant la survie des civils encore plus difficile.



- Un contexte judiciaire et diplomatique tendu

L’Union européenne et ses États membres sont régulièrement critiqués pour leur soutien à Israël malgré les accusations de crimes de guerre portées contre l’État hébreu. En janvier 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) a jugé "plausible" l’accusation de génocide à Gaza et a ordonné des mesures conservatoires.

En mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a demandé la délivrance de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ces mandats ont été officiellement émis en novembre 2024.

Dans ce contexte, la dénonciation de Marc Botenga résonne comme un nouvel appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne ses responsabilités face à la situation dramatique à Gaza.


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