AA / Jérusalem / Faruk Hanedar

Le journaliste israélien Gideon Levy a déclaré qu'Israël n'avait pas atteint ses objectifs malgré 15 mois de destruction, de massacre et de génocide de plus de 2 millions de personnes à Gaza et a ajouté : "La reprise des attaques contre Gaza n'est pas seulement un crime, mais aussi un acte immoral."

Le 18 mars, Israël a rompu l'accord de cessez-le-feu et a repris ses violentes attaques contre la bande de Gaza. Avec ces attaques, le nombre de personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 s'élève à 50 021 et le nombre de blessés à 113 274.

Il convient de noter que les attaques ont commencé dans l'ombre des mesures politiques controversées prises par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, telles que le licenciement du directeur du Shin-Bet, l'organisation de renseignement intérieur.

Levy, chroniqueur au journal Haaretz, a évalué la reprise des attaques israéliennes sur la bande de Gaza auprès du correspondant de l'AA.

- "Des centaines de Palestiniens sont tués pour maintenir le gouvernement Netanyahu"

Levy a déclaré que la reprise des attaques israéliennes contre Gaza était avant tout un crime, et que malgré 15 mois de destruction, de massacres et de génocide de plus de 2 millions de personnes à Gaza, Israël n'avait pas atteint ses objectifs, et a ajouté : "La reprise des attaques contre Gaza est non seulement un crime, mais aussi immorale".

Levy a demandé au gouvernement israélien : "Allez-vous réussir ce que vous n'avez pas réussi à faire avec près de 50 000 victimes en 15 mois, en tuant 50 000 autres victimes pendant 15 mois supplémentaires ?"

Selon le journaliste, Israël n'a pas de plan. Et pour lui, "des centaines de Palestiniens sont tués pour maintenir le gouvernement de Netanyahu".

Levy a affirmé que la mort de 174 enfants le 18 mars, lorsqu'Israël a repris ses attaques, n'était "pas lié à la lutte contre le terrorisme, à l'autodéfense ou à la libération des prisonniers israéliens à Gaza". "Nous vivons un moment tel qu'aucun mot ne peut exprimer la colère et la honte que je ressens pour ce que nous avons fait là-bas", a-t-il déclaré.

- "Netanyahu sait très bien que même s'il se bat pour dix ans de plus, les objectifs ne seront pas atteints"

Soulignant qu'Israël a unilatéralement violé l'accord et que la responsabilité incombe uniquement à Israël, Levy a rappelé que le gouvernement de Netanyahu a refusé d'entamer des négociations sur la deuxième phase et de se retirer du corridor Philadelphie.

Pour Levy, les prisonniers israéliens à Gaza ne sont pas la priorité absolue de Netanyahu et "il l'a prouvé à maintes reprises".

"Netanyahu sait très bien que même s'il se bat pendant encore 10 ans, les objectifs ne seront pas atteints. Il s'agit uniquement de protéger son gouvernement. Il doit faire passer le budget au Parlement dans quelques jours. Il a besoin d'une majorité pour cela, car si le budget n'est pas approuvé, son gouvernement tombera. C'est pourquoi il a dû faire revenir (Itamar) Ben-Gvir, le chef du parti d'extrême droite Puissance juive. Et pour faire revenir Ben-Gvir, il a dû relancer la guerre", a-t-il affirmé.

- "Aucun des plans pour Gaza n'est sérieux"

Gideon Levy a souligné que le monde est actuellement préoccupé par l'Ukraine plutôt que par Gaza et que le président américain Donald Trump, la seule personne qui puisse arrêter Israël, avait donné le feu vert à ce dernier.

"Aucun des plans sur Gaza n'est sérieux », a lancé Levy, décrivant le plan de Trump comme une “blague” et affirmant que plus de 2 millions de personnes à Gaza ne peuvent pas être déplacées et que cette idée ne devrait même pas être discutée parce qu'elle n'est pas sérieuse.

Concernant le plan égyptien pour Gaza, Levy a déclaré :

"Le plan égyptien est très bon. Le Hamas est la force dominante à Gaza. Nous pouvons l'apprécier ou non, mais il n'y a pas d'alternative au Hamas et rien ne fonctionnera dans la situation actuelle sans l'approbation du Hamas. On ne peut pas créer un Hamas artificiel".

Gideon Levy a conclu en disant qu'Israël ne pouvait pas tuer deux millions de personnes et que le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza ne pouvait pas être réalisé :

"Je pense qu'il y aura un accord stupide à la fin, qui calmera tout pendant deux ou trois ans. Ensuite, nous retournerons à la tuerie. Je ne vois pas de solution pour l'instant, car aucune des deux parties ne propose quoi que ce soit de sérieux."

* Traduit du turc par Tuncay Çakmak