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Giorgia Meloni: « L’Europe s’est un peu perdue »

- La Première ministre italienne approuve le vice-président américain JD Vance, et qualifie d’« enfantine » l’idée de devoir choisir entre Trump et l’Europe

Ahmet Gençtürk  | 28.03.2025 - Mıse À Jour : 29.03.2025
Giorgia Meloni: « L’Europe s’est un peu perdue »

Atina

AA/Athénes/ Ahmet Gencturk

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a déclaré vendredi qu'elle comprenait et partageait les critiques du vice-président américain JD Vance à l'encontre de l'Europe sur les questions de liberté d'expression et de démocratie.

« L’Europe s’est un peu perdue », a-t-elle affirmé dans une interview au Financial Times.

Selon la cheffe du gouvernement italien, les propos de Vance ne visaient pas les citoyens européens, mais plutôt la classe politique et la conviction que « plutôt que de lire la réalité et de chercher des solutions pour répondre aux attentes des citoyens, on peut leur imposer une idéologie ».

Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité le mois dernier, Vance avait déclaré que la principale menace pour l’Europe n’était pas la Russie, mais son propre déclin interne.

Il avait notamment accusé l’Union Européenne (UE) de réprimer la liberté d’expression et de refuser de dialoguer avec les partis d’extrême droite.

Meloni a également rejeté l’idée que l’Italie devait choisir entre les États-Unis et l’Europe, qualifiant cette vision de « puérile ». « Notre relation avec les États-Unis est la plus importante que nous ayons », a-t-elle insisté.

« Je suis conservatrice. Trump est un leader républicain. Je suis sans doute plus proche de lui que de beaucoup d’autres, mais je comprends qu’un dirigeant défende ses intérêts nationaux. Moi, je défends les miens », a-t-elle ajouté.

Première femme à diriger le gouvernement italien, Giorgia Meloni est à la tête du parti national-populiste Fratelli d’Italia depuis 2014.

Si elle est connue pour ses positions fermes sur l'immigration et les valeurs familiales, elle a su gagner en crédibilité auprès des dirigeants de l'UE grâce à une approche pragmatique en matière de politique étrangère et économique.

Concernant une possible guerre commerciale entre les États-Unis et l’UE, Giorgia Meloni a estimé que le bloc devait rester calme et privilégier la négociation pour trouver une solution.

Elle a souligné que, si les niveaux globaux de tarifs douaniers sont relativement équilibrés, certaines taxes spécifiques sur certains produits provoquent des tensions.

« Il existe de grandes différences sur certains biens. C’est là-dessus que nous devons travailler pour trouver une solution commune et satisfaisante », a-t-elle déclaré.

Meloni a également exprimé l’espoir que l’approche « conflictuelle » de Donald Trump envers l’Europe pousse l’UE à prendre davantage de responsabilités en matière de défense.

Soutien affirmé de l’Ukraine et de l’OTAN, elle a salué les efforts de Trump pour négocier un cessez-le-feu, tout en insistant sur la nécessité de garanties de sécurité solides pour éviter un nouveau conflit avec la Russie.

Elle s’est toutefois montrée sceptique quant à la proposition franco-britannique de créer une force européenne en Ukraine.

À la place, elle suggère d’étendre la clause de défense mutuelle de l’Article 5 de l’OTAN à l’Ukraine, sans pour autant l’intégrer officiellement à l’Alliance, estimant que cette approche serait « plus simple et plus efficace ».

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir



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