Guterres appelle le Myanmar à ouvrir la voie à la démocratie, sur fond d'aggravation de la crise humanitaire
- Le Secrétaire général de l'ONU en visite au Myanmar partage l'Iftar organisé par le Bangladesh avec 100 000 Rohingyas et appelle à une aide d'urgence

Bangladesh
AA/ Dhaka, Bangladesh / SM Najmus Sakib
En visite au Bangladesh, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le Myanmar, vendredi, à ouvrir la voie à la démocratie et à protéger ses citoyens, alors que la violence au Myanmar aggrave la crise humanitaire et provoque de nouveaux déplacements de Rohingyas.
« Mon message à toutes les parties au Myanmar est clair : faire preuve de la plus grande retenue, donner la priorité à la protection des civils conformément au droit international humanitaire, et empêcher toute nouvelle incitation aux tensions communautaires et à la violence, afin d'ouvrir la voie à l'enracinement de la démocratie », a-t-il déclaré en s'adressant aux Rohingyas dans le sud-est du Bangladesh.
Le Bangladesh accueille, à Cox's Bazar, plus de 1,2 million de Rohingyas qui ont fui la répression du Myanmar en 2017.
Guterres a déclaré que beaucoup d'autres sont arrivés plus récemment, fuyant les violations brutales des droits de l'homme, déclenchant une haine généralisée contre les musulmans.
Plus tard, António Guterres et le chef du gouvernement de transition du Bangladesh, Muhammad Yunus, ont partagé un Iftar organisé par le Bangladesh avec environ 100 000 Rohingyas.
Le Secrétaire général des Nations Unies est arrivé à Dhaka jeudi pour une visite de quatre jours, afin d'entamer son Ramadan de solidarité avec les Rohingyas.
« Ils [les Rohingyas] veulent rentrer chez eux, au Myanmar », a-t-il déclaré, ajoutant que « la situation au Myanmar reste désastreuse ».
Face au manque de financement, il a déclaré : « Nous sommes au bord d'une crise humanitaire profonde ».
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué que sans financement immédiat, les rations destinées à plus d'un million de réfugiés Rohingyas devront être réduites de moitié, à compter du 1er avril, passant de 12,50 dollars par personne et par mois à seulement 6 dollars.
Dans cette situation, António Guterres a promis de tout faire pour éviter la réduction des rations.
« Je m'adresserai à tous les pays du monde pour qu'ils nous soutiennent et veillent à ce que des fonds soient mis à disposition afin d'éviter une situation dans laquelle les gens souffriraient encore plus et où certains pourraient même mourir », a déclaré António Guterres.
Se faisant l'écho de ces propos, le chef du gouvernement de transition du Bangladesh, Muhammad Yunus, a déclaré que son gouvernement ferait également tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir les Rohingyas et collaborer avec le monde entier afin que ceux-ci puissent rentrer au Myanmar et fêter le prochain Aïd avec leurs familles.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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