Haïti : le conseil présidentiel de transition nomme un nouveau Premier ministre sur fond de crise sécuritaire

AA / Bogota / Laura Gamba

Le conseil présidentiel de transition d'Haïti a nommé lundi l'homme d'affaires et ancien candidat au Sénat Alix Didier Fils-Aimé au poste de Premier ministre, après avoir limogé Garry Conille.

Garry Conille, nommé Premier ministre en mai dernier, avait auparavant travaillé en tant que fonctionnaire des Nations unies. Son gouvernement avait pour mission d'ouvrir la voie à l'élection présidentielle de l'année prochaine et de rétablir la stabilité.

Il a toutefois été démis de ses fonctions à la suite d'une lutte de pouvoir politique avec le conseil pour le contrôle du gouvernement. Garry Conille a qualifié la décision de son limogeage de "mesure inconstitutionnelle." 

Le conseil présidentiel de transition, composé de neuf membres et formé en avril, a pris les rênes du pays après la démission du Premier ministre précédent, Ariel Henry, dans le cadre d'une crise sécuritaire qui dure depuis des années.

Ariel Henry a été contraint de quitter son poste par des gangs qui ont pris le contrôle de la majeure partie de la capitale, Port-au-Prince, forçant des centaines de milliers d'habitants à quitter leurs maisons.

Le dernier président d'Haïti, Jovenel Moise, a été assassiné en juillet 2021 et aucune élection n'a été organisée depuis.

L'aéroport international d'Haïti a été fermé, lundi, après que des gangs ont ouvert le feu sur un vol de Spirit Airlines atterrissant à Port-au-Prince, a déclaré la compagnie aérienne. Suite à l'incident, l'avion a été détourné vers la République dominicaine. Selon les premières informations, une balle a effleuré l'un des membres de l'équipage.

Dans une vidéo publiée dimanche sur les réseaux sociaux, Jimmy Cherizier, alias "Barbecue", le chef d'une coalition de gangs armés connue sous le nom de Viv Ansanm, a déclaré que "la bataille va recommencer".

Malgré la présence d'une mission multinationale de soutien à la sécurité dirigée par le Kenya et soutenue par les Nations unies, le pays continue d'enregistrer une hausse du nombre de meurtres, d'enlèvements, de famine et de territoires contrôlés par les gangs.

L'ONU a fait état de près de 4 900 morts en Haïti entre janvier et septembre de cette année et de quelque 700 000 personnes déplacées à l'intérieur du territoire haïtien.