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Haïti : plus de 1 500 morts depuis début 2024, une situation ‘’cataclysmique’’ selon l’Onu

- Selon le Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Volker Türk, les armes continuent d’affluer en Haïti, en dépit de l'horreur de la situation sur le terrain

Majdi Ismail  | 28.03.2024 - Mıse À Jour : 30.03.2024
Haïti : plus de 1 500 morts depuis début 2024, une situation ‘’cataclysmique’’ selon l’Onu

Geneve

AA / Tunis / Majdi Ismail

Plus de 1 500 personnes ont été tuées en Haïti au cours des trois premiers mois de 2024, a fait savoir jeudi l'Onu, qui fait état d’une situation ‘’cataclysmique’’ dans ce pays des Caraïbes.

Le Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Volker Türk, a déclaré lors de la présentation d’un nouveau rapport sur Haïti : ‘’Il est choquant de constater qu'en dépit de l'horreur de la situation sur le terrain, les armes continuent d'affluer. J'appelle à une mise en œuvre plus efficace de l'embargo sur les armes’’, rapporte le quotidien québécois La Presse.

Haïti, est en proie à une crise politique et sécuritaire, exacerbée par un regain de violences depuis le début du mois de mars, lorsque plusieurs gangs armés ont attaqué des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats ou encore des prisons à Port-au-Prince, avec la volonté de renverser le premier ministre Ariel Henry, qui a fini par démissionner le 11 mars.

Dans la foulée, un conseil présidentiel de transition, qui devrait être composé de représentants de partis politiques haïtiens, avait été annoncé à l'issue d’une réunion d’urgence tenue en Jamaïque entre plusieurs pays et la Communauté des Caraïbes (Caricom).

Ce conseil devrait tenter de stabiliser l’île confrontée à une grave crise humanitaire.

Selon le rapport de l’Onu, repris par La Presse, ‘’la corruption, l'impunité et la mauvaise gouvernance, aggravées par les niveaux croissants de violence des gangs, ont érodé l’État de droit et conduit les institutions de l'État au bord de l’effondrement’’.

La même source indique que le nombre de victimes en raison de la violence des gangs a augmenté de manière significative en 2023 : 4 451 morts et 1 668 blessés.

Au cours des trois premiers mois de 2024, 1 554 personnes ont été tuées et 826 blessées jusqu'au 22 mars.

Le rapport explique qu'en dépit de l'embargo sur les armes, ‘’le trafic illicite d'armes et de munitions à travers des frontières poreuses a fourni une chaîne d'approvisionnement fiable aux gangs’’, de manière à ce qu’’’ils disposent souvent d'une puissance de feu supérieure à celle de la police nationale haïtienne’’.

L'intensification de la violence des gangs et l'incapacité de la police à y faire face, ont permis l’apparition des ‘’brigades d’autodéfense’’ qui se font justice elles-mêmes, selon le rapport.

Au moins 528 cas de lynchage (510 hommes et 18 femmes) ont été enregistrés en 2023, et 59 autres en 2024.

Haïti est sans président ni parlement et n'a connu aucune élection depuis 2016. Le dernier chef d'État, Jovenel Moïse, avait été assassiné en 2021. Ariel Henry, avait été désigné par Jovenel Moïse, et devait quitter ses fonctions début février.​​​​​​​


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