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Haaretz : Israël envisage de construire des milliers de logements dans des colonies à Jérusalem

- Des mesures qui isoleraient la ville occupée du reste de la Cisjordanie et qui interviennent dans le contexte du retour de Trump à la Maison Blanche

Abdel Ra'ouf D. A. R. Arnaout  | 23.01.2025 - Mıse À Jour : 23.01.2025
Haaretz : Israël envisage de construire des milliers de logements dans des colonies à Jérusalem

Quds

AA / Jérusalem/ Abdel Ra'ouf Arnaout

Dans le contexte du retour du président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le gouvernement israélien envisage de construire des milliers de nouvelles unités de colonisation dans la ville occupée de Jérusalem-Est.

Le quotidien israélien Haaretz a déclaré, jeudi, que ces plans font leur apparition « dans le contexte du changement de l'administration américaine », en référence au retour de Trump à la Maison-Blanche, lundi dernier.

« le plan le plus vaste comprend la construction d'environ 9 000 unités de logement pour les Juifs sur le site de l'aéroport Atarot (aéroport international de Jérusalem à Qalandia), adjacent au village palestinien de Kafr Aqab, où vivent environ 10 000 Palestiniens », explique Haaretz.

Israël avait précédemment annoncé l'approbation de plans visant à établir une colonie sur le terrain de l'aéroport international de Jérusalem (nord), créé en 1920 et définitivement fermé par les autorités après la seconde Intifada qui a éclaté en 2000.

Les experts palestiniens préviennent que l'établissement de cette colonie isolera complètement la partie nord de Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie occupée.

Selon le journal, « le Comité de planification et de construction du district a discuté d'une série de plans de construction à Jérusalem-Est, coïncidant avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. »

Au cours de son premier mandat présidentiel (2017-2021), Trump a témoigné d'un grand soutien à Tel-Aviv, notamment en annonçant en 2017 la reconnaissance par Washington de Jérusalem occupée comme capitale présumée d'Israël, et en y déplaçant l'ambassade américaine qui se trouvait à Tel-Aviv.

Le quotidien ajoute que « entre autres choses, un plan a été approuvé pour établir une école religieuse pour les Haredim (juifs ultra-orthodoxes) dans un bâtiment de huit étages au cœur du quartier de Sheikh Jarrah » à Jérusalem.

L'école religieuse devrait être construite sur un terrain « initialement confisqué (aux Palestiniens) à des fins publiques et qui appartient désormais à l'Autorité foncière israélienne », peut-on également lire.

Selon Haaretz, « il est également question d'étendre la colonie de Givat Shaked près du village de Sharafat, au sud de Jérusalem-Est ».

Il ajoute que « 700 unités de logement sont prévues et que le comité a maintenant discuté de l'ajout de 400 unités ».

Les experts palestiniens estiment que la colonie de Givat Shaked, ainsi que les colonies de Gilo, Har Homa et Givat Hamatos dans le sud de Jérusalem-Est, visent à isoler la ville du sud de la Cisjordanie.

Les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de l'État auquel ils aspirent, en vertu de la légitimité internationale qui ne reconnaît pas l'occupation de la ville par Israël en 1967, ni son annexion en 1981.

Les données publiées par le mouvement israélien de gauche La Paix Maintenant et portant sur la surveillance des colonies, ces derniers mois, ont montré une augmentation significative du rythme de la colonisation depuis l'entrée en fonction de l'actuel gouvernement de Benyamin Netanyahu, fin décembre 2022.

Les Nations unies considèrent les colonies dans les territoires occupés comme illégales et appellent en vain depuis des décennies à les empêcher, avertissant qu'elles compromettent les chances de résoudre le conflit selon le principe de deux États (palestinien et israélien).

Outre les mesures visant à consolider l'occupation de Jérusalem-Est, des responsables israéliens, dont Netanyahu, ont révélé ces derniers mois des efforts visant à annexer la Cisjordanie occupée à Israël.

Le rythme de ces agressions s'est accéléré parallèlement à la guerre génocidaire menée par Israël avec le soutien des États-Unis dans la Bande de Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 19 janvier, date à laquelle un cessez-le-feu a été instauré.
Le génocide israélien à Gaza a fait plus de 158 000 victimes palestiniennes (morts et blessés), dont une majorité de femmes et d'enfants, et plus de 14 000 disparus, au milieu d'une destruction totale.

Le 21 novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré deux mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, accusés d'avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité à l'encontre des Palestiniens de la Bande de Gaza.

Israël occupe depuis des décennies des terres palestiniennes, syriennes et libanaises, et refuse de s'en retirer et de créer un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est pour capitale, sur les frontières antérieures à la guerre de 1967.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

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