Incident diplomatique à Jérusalem : "La France n’acceptera pas qu'un tel acte se reproduise", selon Jean-Noël Barrot
- Le ministre français des Affaires étrangères est également revenu sur la politique commerciale européenne face à Donald Trump et la guerre en Ukraine
France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est revenu, ce mardi, sur l'incident diplomatique survenu jeudi dernier dans une emprise diplomatique française de Jérusalem, et ce lors d'une interview accordée à France 24 et RFI. Interview lors de laquelle il a également abordé la politique commerciale européenne face à Donald Trump et la situation en Ukraine.
"Nous considérons cet incident comme extrêmement grave ; la France n’acceptera pas qu'un tel acte se reproduise", a déclaré Jean-Noël Barrot.
Jeudi dernier, deux gendarmes français affectés à la sécurité diplomatique avaient été arrêtés par la police israélienne sur le site français de l’Eléona à Jérusalem, en marge de la visite en Israël de Barrot. Alors que des policiers israéliens s'étaient présentés armés sur le site diplomatique en violation de la législation internationale, les gendarmes qui s'étaient opposés à leur présence avaient été embarqués au poste de police avant d’être finalement relâchés. L’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarak, est d'ailleurs convoqué ce mardi au ministère des Affaires étrangères pour "apporter des explications et évoquer les suites possibles" de l’incident, selon le Quai d'Orsay.
Concernant le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, attendu mercredi à Paris pour le gala "Israel is forever", Barrot a déclaré : "Nous dénonçons la politique qui est encouragée par ce ministre du gouvernement israélien qui consiste à poursuivre une activité qui est illégale aux termes du droit international : la colonisation et la colonisation agressive de la Cisjordanie".
Et de poursuivre : "C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons activé d'autres sanctions à plusieurs reprises, au titre national d'abord, en ciblant 28 colons extrémistes et violents qui pour certains ont été encouragés par ce ministre du gouvernement Netanyahu, et puis ensuite au niveau européen où nous avons été moteur pour créer un régime de sanctions visant les entités ou les personnes coupables ou complices de faits de colonisation. Ce régime a été activé deux fois, nous avons lancé deux trains de sanctions à l'encontre de ces personnes et de ces entités et nous sommes en train de travailler sur un troisième train de sanctions européen".
Sur l’élection de Donald Trump, Jean-Noël Barrot a averti que l'Union européenne (UE), principal partenaire commercial des États-Unis, serait "lourdement pénalisée par une augmentation des droits de douane". Ce serait, selon lui, une "erreur de calcul majeur" qui nuirait non seulement aux entreprises européennes mais également aux consommateurs américains.
Abordant également le dossier de l'Ukraine, le ministre français des Affaires étrangères a évoqué "l'abandon imaginé par l'administration Trump des Ukrainiens", estimant que Trump est "trop avisé pour devenir celui qui avalise la plus grande annexion territoriale depuis 75 ans".
"Ce serait consacrer définitivement la loi du plus fort, et ça aurait des conséquences lourdes non seulement en Europe mais partout ailleurs", a-t-il noté.