Inde : Dar es-Salam, la maison qui ranime la mémoire du soutien à l'indépendance turque
- Les leaders indiens s'étaient rassemblés dans cette maison, il y a un siècle, pour protester contre l'occupation d'Istanbul

Ankara
AA – New Delhi
Une maison jaune à deux étages à New Delhi, ranime la mémoire du soutien qu'avait fourni le sous-continent indien au peuple turc, lors de la Guerre d'indépendance.
Il y a un siècle, les leaders hindous et musulmans de l'Inde s'étaient rassemblés dans cette maison. Ils avaient décidé de proclamer le 19 mars comme "la Journée Califat" dans cette région, pour protester contre l'occupation d'Istanbul par les Alliés de la Première Guerre mondiale, le 16 mars.
Les musulmans de l'Inde britannique (Pakistan, Inde et Bangladesh actuellement) ont lancé le mouvement Califat pour aider l'État ottoman, avec le soutien de Mahatma Gandhi.
La maison quasi-ruinée appartenait à Mokhtar Ahmad Ansari, médecin ayant reçu une formation au Royaume-Uni, et leader du Parti du Congrès indien.
Ce bâtiment n'accueillait pas seulement le symbole de la liberté de l'Inde, Gandhi, mais était aussi le centre du mouvement d'aide dans un contexte où les forces coloniales essayaient de diviser l'État ottoman.
Ansari avait fondé une mission médicale bénévole destinée à soigner les soldats turcs à Istanbul, lors des Guerres des Balkans.
La chute de l'État ottoman n'était pas une question aussi émotionnelle et religieuse pour les Hindous que pour les musulmans. Cependant, l'affaire a rassemblé les deux parties voulant manifester leur gêne à l'égard du colonialisme britannique.
Ce bâtiment historique, numéro 1, situé sur l'Avenue Ansari dans le quartier Daryaganj, a été le témoin de nombreux tournants.
L'avenue où se trouvaient les villas des émirs d'État de l'époque, est aujourd'hui un quartier peuplé qui abrite les imprimeries et les librairies.
Ansari a vécu dans cette villa et a accueilli des leaders pour trouver les moyens d'aider les Ottomans.
Cette maison, aussi appelée "Dar es-Salam", appartient au médecin D.B. Jain (70 ans). Le grand-père de Jain, un ami proche de Ansari, Lala Raj Kishan Jain, avait acheté la maison en 1948 à Johra Bain, la fille adoptée de Ansari, à 6 mille 738 dollars.
S'exprimant à l'Agence Anadolu, le docteur Jain a déclaré : "Notre grand-père nous a laissé deux hectares de terres, et nous, trois frères, en sommes les propriétaires de la moitié. Je suis le propriétaire de la grande maison. J'ai fait tout pour préserver comme l'original. J'ai des liens émotionnels avec ce bâtiment. J'ai passé la majorité de ma vie ici. Je l'aime comme tel."
Jain a reçu des dons pour préserver et maintenir ce bâtiment historique.
Les anciens meubles sont préservés. Jain a montré le canapé "diwan" de Ansari, dans la grande salle. Plusieurs leaders, dont Ghandi, s'y étaient assis dessus.
En 1949, Lala Jain a loué le bâtiment à un journal, jusqu'en 1980.
Aujourd'hui, une clinique, "École d'infirmière de Delhi" se trouve dans le jardin : revenu de Londres, après 1910, Ansari avait lui-même soigné des dirigeants et des princes dans cette maison.
Ce bâtiment historique était en effet la bibliothèque du Prince Dara Shikoh, fils aîné de l'empereur turco-indien Shah Jahan, au 17ème siècle.
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