Israël : le chef de l'opposition propose que l'Égypte prenne temporairement le contrôle de la Bande de Gaza
- Yair Lapid affirme que Le Caire bénéficierait en échange d’un allègement de sa dette extérieure estimée à plus de 150 milliards de dollars

Quds
AA / Jérusalem / Zein Khalil et Mohammad Sio
Le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a proposé, mardi, que l'Egypte prenne le contrôle administratif de la Bande de Gaza pour une période allant jusqu'à 15 ans, en échange d'un allègement de sa dette extérieure, qui s'élève à plus de 150 milliards de dollars.
Selon ce plan, l'Égypte assumerait la responsabilité de la gestion de l'enclave pendant huit ans, avec la possibilité d'étendre cette période à 15 ans.
Ni l'Égypte, ni l'Autorité palestinienne, ni les factions de la résistance n'ont répondu à sa proposition.
Lapid a annoncé son plan lors d'un discours à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD) à Washington, DC, et l'a ensuite publié sur X, selon le quotidien israélien Maariv.
« J'ai récemment présenté un plan à Washington pour l'après-guerre dans la Bande de Gaza », a-t-il écrit, ajoutant : « Au centre de ce plan : L'Égypte assumera la responsabilité de Gaza pour (une période maximale de) 15 ans, tout en voyant sa dette extérieure de 155 milliards de dollars annulée par la communauté internationale. »
« Au terme de près d'un an et demi de combats, le monde est surpris de découvrir que le Hamas contrôle toujours la Bande de Gaza », a-t-il poursuivi.
Lapid a accusé le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahu d'avoir échoué à mettre en place « une administration efficace à Gaza qui pousserait le Hamas vers la sortie », affirmant qu'Israël est confronté à deux problèmes de sécurité majeurs le long de sa frontière méridionale.
Le premier problème est que « le monde a besoin d'une nouvelle solution pour Gaza : Israël ne peut accepter que le Hamas reste au pouvoir, l'Autorité palestinienne est incapable de gérer Gaza, l'occupation israélienne n'est pas souhaitable et la poursuite du chaos constitue une grave menace pour la sécurité d'Israël ».
Le deuxième problème, selon Lapid, est que « l'économie égyptienne est au bord de l'effondrement et menace la stabilité de l'Égypte et de l'ensemble du Moyen-Orient : la dette extérieure de 155 milliards de dollars ne permet pas à l'Égypte de reconstruire son économie et de renforcer son armée ».
Le chef de l’opposition israélienne a proposé « une solution : L'Egypte assumera la responsabilité de la gestion de la Bande de Gaza pendant 15 ans, tandis que la dette extérieure sera couverte par la communauté internationale et ses alliés régionaux ».
Israël impose un blocus à la Bande de Gaza depuis 18 ans, la transformant de fait en une prison à ciel ouvert. Le récent génocide a entraîné le déplacement de quelque 1,5 million des 2,4 millions d'habitants de l'enclave.
Lapid a affirmé qu'au cours de ces 15 années, « Gaza sera reconstruite et les conditions d'un gouvernement autonome seront créées. L'Égypte sera l'acteur central et supervisera la reconstruction, ce qui renforcera encore son économie ».
« Une telle solution s'appuie sur un précédent historique », a-t-il déclaré.
Et d’expliquer : « L'Égypte a gouverné Gaza dans le passé. Cela s'est fait avec le soutien de la Ligue arabe, étant entendu qu'il s'agissait d'une situation temporaire. Les Égyptiens protégeaient la Bande de Gaza au nom des Palestiniens. C'est ce qui doit se reproduire aujourd'hui ».
Après la création d'Israël en 1948, l'Égypte a gardé le contrôle de la Bande de Gaza pendant près de vingt ans, lorsque les milices sionistes se sont emparées des terres palestiniennes et ont commis des massacres qui ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes.
Le Hamas a déjà rejeté toute idée de désarmement ou de retrait de la Bande de Gaza, déclarant que l'avenir de l'enclave devait être déterminé par le biais d'un consensus national palestinien.
Israël continue d'occuper des territoires palestiniens, syriens et libanais, refusant de se retirer ou de reconnaître un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, dans les frontières d'avant 1967.
Un accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers est en vigueur à Gaza depuis le mois dernier. Il a permis de suspendre la guerre israélienne, qui a tué près de 48 350 personnes, principalement des femmes et des enfants, et réduit l'enclave à l'état de ruines.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ), en raison de la guerre subie par l'enclave palestinienne.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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