Israël : Les familles des prisonniers s'en prennent à Netanyahu et demandent à rencontrer les négociateurs
- L'équipe de négociateurs israéliens a reporté sa visite au Qatar, où devaient avoir cours des pourparlers sur l'échange de prisonniers avec le Hamas
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AA / Jérusalem / Abdelraouf Arnaout
Les familles des prisonniers israéliens détenus dans la Bande de Gaza ont sollicité une réunion d'urgence avec l'équipe de négociation israélienne, suite au report de sa visite prévue au Qatar pour des pourparlers sur l'échange de prisonniers avec le Hamas.
Les négociateurs israéliens devaient se rendre à Doha, la capitale du Qatar, jeudi, mais la visite a été reportée à la semaine prochaine.
Selon les médias israéliens, la visite a été décalée jusqu'à la tenue de la rencontre prévue, jeudi à Washington, entre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et le président américain Joe Biden.
« Une crise de confiance s'est instaurée, et elle appelle à une clarification », a déclaré le Forum des familles des prisonniers sur X.
« Le Premier ministre s'abstient depuis deux semaines de répondre aux demandes des médiateurs concernant la mise en œuvre d'un accord (d'échange de prisonniers) ».
« Cette attitude est un sabotage délibéré de la possibilité de ramener nos proches. Elle sape effectivement les négociations et témoigne d'un manquement grave à la morale », a déclaré le forum.
Ronen Bergman, analyste pour le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, a exprimé des doutes quant à l'intention de Netanyahu d'envoyer une délégation à Doha jeudi.
« Le départ de la délégation n'était pas prévu pour aujourd'hui ou pour un autre jour, il ne peut donc pas être reporté », a déclaré Bergman.
« Selon de hauts responsables des États médiateurs, les personnes censées rencontrer la délégation israélienne n'ont aucune idée de ce qui a été dit (au sujet d'une rencontre) et n'ont pas reçu de demande de la part d'Israël pour reprendre les pourparlers jeudi », a-t-il ajouté.
Les États-Unis, le Qatar et l'Égypte tentent, depuis des mois, de parvenir à un accord entre Israël et le Hamas afin de garantir un échange de prisonniers et un cessez-le-feu et d'autoriser l'entrée de l'aide humanitaire dans la Bande de Gaza.
Les efforts de médiation ont toutefois été bloqués en raison du refus de Netanyahu de répondre aux exigences du Hamas concernant l'arrêt des hostilités.
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier.
Depuis lors, près de 39 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et quelque 90 400 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Plus de neuf mois après le début de l'offensive israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines en raison d'un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice, qui a enjoint Tel-Aviv de cesser immédiatement ses opérations militaires à Rafah, au sud de la Bande de Gaza, où plus d'un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier.
*Traduit de I'Anglais par Mourad Belhaj