AA / Istanbul / Rasha Khalaf

L'Union européenne est "horrifiée" face aux images de dizaines de Palestiniens tués à la suite du bombardement israélien mené contre une école refuge dans le centre de la ville de Gaza.

C'est ce qu'a déclaré le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, en commentant le bombardement de l'école Al-Taba'een par l'armée israélienne dans la ville de Gaza, un massacre qui a fait plus de 100 tués et des dizaines de personnes blessées, selon des sources officielles palestiniennes.

Borrell a ajouté, dans une série de messages sur son compte officiel sur la plateforme X, que "au moins 10 écoles ont été ciblées (par Israël dans la bande de Gaza, NDLR) ces dernières semaines. Rien ne justifie ces massacres".

"Horrifié par les images d'une école d'accueil à Gaza touchée par une frappe israélienne, avec, selon certaines informations, des dizaines de victimes palestiniennes", a écrit Borrell.

À l’aube de ce samedi, le bureau des médias du gouvernement à Gaza a déclaré que "L’armée d’occupation israélienne a commis un massacre à l’intérieur de l’école Al-Taba’een dans la ville de Gaza, faisant plus de 100 martyrs et des dizaines de blessés".

Selon la même source, "l'armée d'occupation a directement bombardé les personnes déplacées alors qu'elles accomplissaient la prière de l'aube".

Le responsable européen a également souligné que "plus de 40 000 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre".

Borrell a ajouté "Nous regrettons et condamnons l'opposition du ministre Smotrich à un accord, qui va à l'encontre des intérêts du peuple israélien", et de conclure qu’"Un cessez-le-feu est le seul moyen de mettre un terme aux massacres de civils et d'assurer la libération des otages".

Précédemment, dans la journée de vendredi, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a considéré la déclaration des médiateurs, à savoir les États-Unis, le Qatar et l’Égypte, appelant à la reprise des négociations la semaine prochaine et à la mise en œuvre sans délai d’un cessez-le-feu à Gaza et de l’accord d’échange de prisonniers, comme un "piège dangereux".

Smotrich a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "à ne pas tomber dans ce piège et à ne pas accepter le moindre écart par rapport aux lignes rouges qu'il a fixées, qui sont également très problématiques".

Dans la journée de jeudi, une déclaration tripartite a été publiée par le président américain Joe Biden, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi et l'émir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani, dans laquelle ils ont appelé à la reprise des négociations de cessez-le-feu la semaine prochaine "et à ne pas perdre de temps et commencer à mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu et l’échange de prisonniers sans aucun report de la part d’aucune partie".

Avec le soutien inconditionnel des États-Unis, Israël mène une offensive meurtrière contre Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 131 000 tués et blessés Palestiniens, dont la plupart sont des femmes et des enfants, en plus de 10 000 disparus, sur fond d’énormes destructions et d’une famine meurtrière.

Au mépris de la communauté internationale, Tel Aviv poursuit la guerre, ignorant la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU stipulant un cessez-le-feu immédiat, ainsi que les ordonnances de la Cour internationale de Justice sommant l’État hébreu de prendre des mesures pour prévenir les actes génocidaires et pour améliorer la situation humanitaire, déjà catastrophique, à Gaza.

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.