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Karadžić reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité

L’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadžić, a été reconnu coupable de dix des onze chefs d’inculpation portés à son encontre, dont le massacre de Srebrenica, et condamné à 40 ans de prison.

Talha Öztürk  | 25.03.2016 - Mıse À Jour : 26.03.2016
Karadžić reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité

Serbia

AA/Belgrade

L’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadžić, a été condamné à quarante de prison après avoir été reconnu coupable, par la Cour Pénale Internationale de La Haye, de génocide et de crimes contre l’humanité commis en Bosnie de 1992 à 1995.

Les juges de la Cour Pénale Internationale ont reconnu Karadžić coupable de dix des onze chefs d’inculpation portées à son encontre.

L’ex-leader serbe faisait face à deux chefs d’inculpation pour génocide, mais tandis que la cour internationale l’a reconnu coupable du massacre de Srebrenica, en 1995, il n’a pas été reconnu coupable des génocides commis dans sept autres municipalités bosniennes, comprenant les villes de Bratunac, Foca, Kljuc, Prijedor, Sanski Most, Vlasenica et Zvornik.

Outre le génocide, il a été reconnu coupable de cinq chefs d’inculpation de crimes contre l’humanité et de quatre chefs d’inculpation de crimes de guerre, dont la prise d’otage de soldats des Nations Unies, l’extermination de civils et les meurtres et attaques contre des soldats.

Dans des déclarations faites avant le verdict, le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a déclaré : « la Serbie a l’obligation de prendre soin de ses citoyens au-delà des frontières de la Serbie. Je mets en garde ceux qui pensent que le verdict d’aujourd’hui contre l’ancien président de la République de Srpska [une des deux entités politique de la Bosnie-Herzégovine] peut être exploité politiquement ou pour toute attaque contre la Serbie ; ils ne le peuvent pas et nous ne le permettrons pas conformément aux Accords de Dayon ».

Le Département d’Etat des Etats-Unis a pour sa part déclaré qu’avec la condamnation de Karadzic le monde a avancé « un pas de plus pour fermer un autre chapitre douloureux dans l’histoire des conflits de l’ancienne Yougoslavie ».

« Nous n’oublierons jamais les horreurs du génocide en Bosnie ou les nombreux autres crimes commis par toutes les parties en conflit dans l’ancienne Yougoslavie, et nous n’arrêterons jamais non plus d’honorer leurs victimes et leurs survivants » ajoute le communiqué du Département d’Etat américain.

Après l’annonce du verdict, le président bosnien Bakir Izetbegovic a déclaré : « aujourd’hui est un jour historique pour la Bosnie.

Izetbegovic a cependant noté : « il n’existe aucune sanction qui puissent satisfaire les victimes de la Bosnie ».

La présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic a pour sa part déclaré : « la communauté internationale a reconnu par la présente que [le massacre de] Srebrenica est un génocide ».

Grabar-Kitarovic a ajouté espérer que le verdict puisse réconforter les familles des victimes.

Le massacre de Srebrenica, qualifié de génocide par la justice internationale, est considéré comme le pire génocide à avoir été commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Près de 8000 hommes et garçons musulmans ont été tués par les forces serbes bosniennes, dans la ville de Srebrenica, en juillet 1995,

Selon l'accusation, ce massacre s'inscrivait dans le cadre du «nettoyage ethnique» planifié par Radovan Karadzic avec le général Ratko Mladic et de l'ex-président de la République fédérale de Yougoslavie Slobodan Milosevic à l'issue du démantèlement de la Yougoslavie.

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