Keir Starmer : L'accord sur les minerais conclu avec les États-Unis ne suffit pas à garantir la sécurité de l'Ukraine
- « Il nous faut plus que de simples accords économiques pour assurer la sécurité de l'Ukraine », déclare le Premier ministre britannique devant la Chambre des Communes

Greater London
AA / Londres / Aysu Bicer
Le premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré, lundi, qu'un accord sur les minerais entre l'Ukraine et les États-Unis, bien qu'important, ne suffirait pas à lui seul à offrir une garantie de sécurité à l'Ukraine.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer réagissait aux propos de Nigel Farage, chef de file des réformistes britanniques, qui a suggéré que l'accord, qui pourrait permettre à des milliers d'Américains de travailler en Ukraine, constituerait un pas en avant vers la sécurisation de l'avenir de ce pays.
Prenant la parole à la Chambre des Communes, Starmer a souligné que si les Etats-Unis jouent un rôle essentiel dans le paysage géopolitique, assurer la paix en Ukraine nécessite une stratégie globale et à plusieurs niveaux.
« Un accord sur les minerais ne serait pas suffisant en soi », a déclaré Starmer, ajoutant : « Il nous faut plus que de simples accords économiques pour assurer la sécurité de l'Ukraine ».
Il a réitéré son engagement à obtenir des garanties de sécurité solides dans le conflit ukrainien en cours, soulignant la nécessité de garanties « dignes de ce nom » avant toute nouvelle action militaire.
En réponse à une déclaration du député conservateur Andrew Murrison, qui a qualifié de « folie totale » l'envoi de troupes en Ukraine sans de telles garanties, Starmer a affirmé être du même avis, soulignant l'importance d'accords étendus en matière de sécurité.
Keir Starmer a expliqué que ses efforts se concentraient sur la garantie d'un « dispositif européen tourné vers l'avenir », complété par un « dispositif de sauvegarde américain », qu'il estime essentiel pour toute garantie de sécurité efficace.
Jeremy Corbyn, le prédécesseur de Starmer à la tête du parti travailliste, a également pris la parole, s'interrogeant sur les circonstances dans lesquelles les troupes britanniques seraient déployées.
Le Premier ministre a confirmé que le déploiement des troupes britanniques devrait faire l'objet d'un débat parlementaire et d'un vote formel, ajoutant qu'il était essentiel que les députés expriment leur opinion sur des décisions d'une telle importance.
Starmer a également profité de l'occasion pour réprimander Farage pour sa position controversée sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a conduit les efforts de défense de son pays dans la guerre en cours avec la Russie.
Farage a récemment critiqué le leadership de Zelensky, incitant Starmer à répliquer.
« Puis-je lui rappeler que la Russie est l'agresseur et que M. Zelenskyy est un leader en temps de guerre dont le pays a été envahi ? Nous devrions tous le soutenir, et non pas suivre (le président russe Vladimir) Poutine », a déclaré Starmer, dénonçant toute rhétorique visant à ébranler le leadership de l'Ukraine en pleine guerre.
** L'utilisation des avoirs gelés de la Russie est « terriblement compliquée ».
Starmer a réaffirmé l'engagement du Royaume-Uni à soutenir l'Ukraine dans sa lutte contre la Russie, déclarant que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient tous deux un rôle déterminant à jouer dans l'instauration de la paix.
Il a également déclaré qu'obtenir l'autorisation d'utiliser les avoirs russes gelés pour financer l'Ukraine est « terriblement compliqué », ajoutant que l'utilisation des avoirs gelés pour l'Ukraine devait être menée en collaboration avec d'autres pays.
Il a également exprimé sa confiance dans la sincérité du président américain Donald Trump en ce qui concerne les efforts de paix, mais a souligné que le chemin vers la paix nécessite une réponse internationale unie et concertée.
Le Premier ministre britannique a décrit les États-Unis comme un allié « indispensable », affirmant que « cette semaine a montré avec une clarté totale que les États-Unis sont essentiels pour garantir la paix que nous voulons tous voir en Ukraine. »
Selon lui, personne ne devrait douter « une seconde de la sincérité de Donald Trump lorsqu'il affirme vouloir un accord de paix entre l'Ukraine et la Russie ».
Cette déclaration intervient après une semaine d’intenses activités diplomatiques, marquée par des discussions avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, les dirigeants européens et le président américain Trump, mais aussi par la rencontre Trump-Zelenskyy de vendredi, qui a donné lieu à de vives controverses.
En réponse à la crise actuelle, Starmer a dévoilé un plan en quatre points visant à travailler en étroite collaboration avec l'Ukraine pour mettre fin à la guerre et renforcer les capacités de défense du pays face à la Russie.
Ce plan prévoit un engagement diplomatique accru, un soutien militaire continu et une coopération économique renforcée afin d'aider l'Ukraine à se reconstruire et à assurer son avenir.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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