L’avenir du G5 Sahel nécessite des "réformes urgentes et profondes"
- Selon le ministre burkinabè délégué à la Coopération régionale
Burkina Faso
AA / Ouagadougou / Dramane Traoré
L’avenir du G5 Sahel, l’organisation sous régionale, nécessite de nos jours, des "réformes urgentes et profondes" à opérer tant dans son organisation que dans ses missions, a déclaré mercredi, le ministre délégué à la coopération régionale du Burkina Faso Karamoko Jean Marie Traoré.
S’exprimant à l'issue d'un Conseil des ministres, Traoré a expliqué que le G5 Sahel est à la "croisée des chemins" avec le retrait du Mali de l’ensemble des organes depuis janvier 2022.
"Ce retrait crée une brèche énorme au niveau de l’ancrage territorial du G5 Sahel", a-t-il dit expliquant que cette discontinuité se répercute sur le défi sécuritaire et de développement des autres pays.
Dans un tel contexte, a souligné le ministre burkinabè, il était opportun de réfléchir sur les perspectives de cette organisation en lien avec les enjeux de développement et les défis sécuritaires au Sahel et au Burkina Faso.
Il a, en outre, indiqué que dans ce sens, le Conseil des ministres a examiné l’ensemble des scénarii sur les rapports du Burkina Faso avec le G5 Sahel dans sa configuration actuelle.
"Au terme de cet examen il ressort que l’avenir du G5 Sahel qui a cristallisé tant d’espoir est fortement tributaire de l’engament de ses membres mais aussi et surtout des réformes urgentes et profondes à opérer tant dans son organisation que dans ses missions", a préconisé le ministre burkinabè assurant que des propositions seront donc faites dans ce sens en vue de les soumettre au prochain sommet des chefs d’Etat.
"Nous avons reconnu que malgré les contraintes et les résultats mitigés surtout en ce qui concerne le volet défense et sécurité, le G5 Sahel garde quand même un potentiel appréciable en ce qui concerne le volet civil, tout ce qui touche le volet développement", a-t-il noté.
Le G5 Sahel a été créé en 2014 par cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) en vue de coordonner leurs actions de lutte contre le terrorisme. Il est doté d'une force conjointe composée des armées de ses pays membres.
Le Mali s’est retiré définitivement de l’organisation en mai dernier, réagissant à "la non-tenue" à Bamako de la 8ème session de la conférence des chefs d'État et de gouvernement à l'issue de laquelle le Mali devrait prendre la présidence tournante de l'organisation.
Ses voisins, le Burkina Faso et le Niger ont engagé des actions pour le faire revenir dans l’organisation afin de mutualiser la lutte contre le terrorisme qui endeuille ces pays depuis quelques années.