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L’Egyptien Rejeb AbdelMaksoud: «Le miracle» des pieds défie le handicap des mains

- Il est né avec un handicap aux bras mais il a pu remplacer ses mains par ses pieds pour réparer des montres et des téléphones portables et pour conduire des voitures également.

Hatem Kattou  | 31.10.2017 - Mıse À Jour : 01.11.2017
L’Egyptien Rejeb AbdelMaksoud: «Le miracle» des pieds défie le handicap des mains

Al Qahirah


AA / Le Caire / Asma Ahmed

Les pieds de L’Egyptien Rejeb AbdelMaksoud, étant né avec un handicap aux bras, sont devenus presqu’un miracle dans la mesure où ils lui permettent de réparer les montres et les téléphones et de conduire tout seul des voitures de location adaptées. Ainsi, la perte de ses mains s’est transformée en des succès financiers et sociaux assurés par ses pieds.

Dans une chambre de sa maison sise à Kafr Hijazi relevant de la ville d’Imbaba (préfecture d’El Gizeh) à proximité de la capitale égyptienne, le quinquagénaire AbdelMaksoud, a rappelé dans un entretien avec Anadolu, tout en ouvrant avec ses pieds un coffret d'outils pour la réparation de montres et de téléphones, l'histoire de sa naissance avec un mal formation aux bras, transformée en handicap que sa famille n’a pas pu soigner durant neuf ans.

Six interventions chirurgicales n’ont pas réussi à remettre ses bras dans leur état normal, mais en dépit de cela, AbdelMaksoud n’a pas succombé au désespoir et a entamé depuis l'âge de quinze ans à combattre cet handicap par différentes méthodes. Il a "ignoré" ses bras pour régler tous ses problèmes avec ses pieds, ce qui paraît à tout observateur comme relevant d’un miracle.

** Le secret de l'horloger

Entre ses orteils se profile une petite pince qu’actionne Rejeb avec dextérité pour démonter une montre qui ne fonctionne plus, avant de saisir avec talent une vis minuscule destinée à être introduite dans la montre.

Cette agilité dans le démontage et le remontage comme l’a observée la correspondante d’Anadolu, n’a jamais été perdue par les pieds du quinquagénaire égyptien qui assurait ainsi les besoins de son gagne-pain, notamment après son mariage et son insistance à dépasser son handicap ainsi que ses tentatives répétées, pendant son enfance, de remonter et de démonter ses jouets en utilisant ses pieds.

Le métier d'horloger est une histoire qui a débuté quand AbdelMaksoud ramassait les montres étant en panne, des habitants de son village puis se dirigeait vers les boutiques sises à El ataba au centre du Caire et spécialisées dans la réparation des montres. Abdelmaksoud y attendait longtemps, debout, pour récupérer ces montres à l'issue de leur réparation.

Cependant, pendant cette attente, AbdelMaksoud n’a pas manqué de suivre tous les détails concernant ce métier et dès son retour à la maison, il essayait, en utilisant ses pieds, de répéter toutes les étapes du démontage et du remontage des pièces de ces montres.

Il a poursuivi en disant que : « l'horloger avec lequel il collaborait, a constaté que le nombre des montres qu’il lui confiait, baissait et lui en a demandé les raisons. AbdelMaksoud lui a répondu qu’il les réparait grâce à ses pieds et qu’il ne lui ramenait que celles qu’il était incapable de réparer ».

Toutefois, «l'horloger ne l’a pas cru jusqu'à ce qu’il ait vu de ses propres yeux AbdelMaksoud réparer ces montres avec ses pieds. Cela a valu à Abdelmaksoud de bénéficier d’une énorme réputation et de recevoir des opportunités d’embauche au sein d'importantes entreprises dans la région ». Abdelmaksoud a ajouté que depuis cette période, il a pu améliorer mieux ses techniques dans ce métier.

Et c’est ainsi qu’il a pu travailler la matinée chez le tenant d’une boutique d'horloger et l'après-midi dans sa chambre à la maison. Avec le temps, son métier s’est développé dans d’autres domaines puisqu'il a pu entamer la réparation des téléphones portables.

** Une bicyclette et une voiture avec des caractéristiques spécifiques

Les souffrances que subit quotidiennement AbdelMaksoud en raison des moyens de transport, ont été la deuxième cause qui l’a poussé à inventer un vélomoteur qu’il dirigeait avec ses pieds lui permettant ainsi de se passer de ses mains handicapées depuis sa naissance.

N'ayant pas trouvé de vélos qu’il lui est possible de conduire, il a entrepris des efforts notables en vue d'adapter une motocyclette pour qu’il puisse la conduire avec les pieds. En effet, avec l’aide d’un de ses amis qui travaillait dans le domaine de la réparation des véhicules, il a pu achever cette mission et éviter ainsi les désagréments du transport.

Selon AbdelMaksoud, avec la promotion de la technologie, les téléphones portables et les ordinateurs, les gens abandonnent le port des montres à la main, ce qui l’a poussé à réfléchir sur les moyens d'obtenir d’autres opportunités de travail qui lui permettront d’avoir des ressources pour satisfaire les besoins de sa femme et de ses trois enfants. Il a fini ainsi par reprendre l'idée d'adaptation de la motocyclette mais cette fois-ci dans le cadre d’un taxi.

Selon ses dires, il a tenté par l'intermédiaire d’Internet de trouver une voiture pouvant être conduite par les pieds mais il n’a pas pu obtenir gain de cause. Il a pu seulement trouver des véhicules adaptés aux besoins des handicapés des jambes car il est formellement interdit aux handicapés des bras de conduire les voitures étant donné que la main maîtrise mieux le volant.

Il a pu toutefois dépasser cet obstacle en achetant une vieille voiture et avec l’aide d’un technicien, il a placé le volant de direction en bas du véhicule. C’est ainsi que son pied gauche demeurait ferme sur le volant, tandis que son pied droit bougeait en permanence entre l'accélérateur, le changement de vitesse, les signaux et les freins. Les pieds d’Abdelmaksoud bougeait avec rapidité dans un laps de temps inférieur à une seconde.

** Une volonté qui défie le handicap

"Bien que plusieurs personnes m’aient découragé en me disant qu’il me serait impossible de conduire une voiture, j’ai pu, toutefois, réussir avec l'aide de Dieu", a déclaré Abdelmaksoud.

Actuellement, cet homme conduit un taxi qui lui appartient et exerce dans la zone "6 octobre" à l'ouest du Caire. C’est sa seule source de revenus outre la réparation de quelques montres et téléphones portables.

Il a exprimé sa fierté de voir de grands ingénieurs insister pour monter dans sa voiture afin qu’il les fasse parvenir à bon port. Il a ajouté que ces personnes manifestent leur admiration pour cette voiture et ne croient que ce soit lui-même qui ait procédé à son adaptation.

Il a fait valoir que « les cerveaux égyptiens sont capables de tout faire et de créer toute nouveauté et qu’ils n’ont besoin que d'opportunités pour ce faire ».

Il a proposé l'idée de construire ou d'adapter des véhicules aisés à conduire par les handicapés des bras. En cas de multiplication de ce genre de véhicules, leurs propriétaires pourront gagner beaucoup d'argent et éviter d'être un fardeau pour leurs familles. En mai dernier, le Chef du Gouvernement égyptien Cherif Ismail a estimé le nombre des handicapés à près de 15 millions.

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