Monde

La Banque de France accuse une perte nette historique de 7,7 milliards d’euros en 2024

- Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, explique cette perte record entre autres par l’enchaînement ‘’exceptionnel’’ du Covid-19 et de la guerre en Ukraine

Majdi Ismail  | 19.03.2025 - Mıse À Jour : 21.03.2025
La Banque de France accuse une perte nette historique de 7,7 milliards d’euros en 2024

France

AA / Tunis / Majdi Ismail

La Banque de France a accusé une perte nette historique de 7,7 milliards d’euros, pour l’année 2024, conséquence des taux élevés fixés par la Banque centrale européenne (BCE) l’an dernier et malgré le secours d’une partie de ses réserves.

‘’C’est un chiffre qui n’a pas existé dans l’histoire de la Banque de France’’, a souligné son gouverneur, François Villeroy de Galhau, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi, ‘’et qui n’existera plus non plus dans l’avenir prévisible’’.

La Banque de France affiche une perte opérationnelle de 17,9 milliards d’euros compensée à hauteur de 10,1 milliards d’euros par des réserves constituées par le passé. Elle accusait déjà une perte opérationnelle en 2023, de 12,4 milliards d’euros, mais l’avait alors entièrement compensée pour publier un résultat net à zéro, rapporte Le Monde.

Cette perte nette record, qui prive l’Etat d’impôts et de dividendes, est la conséquence de ‘’la succession de deux épisodes dont chacun d’eux était hautement improbable et dont l’enchaînement était absolument exceptionnel’’, a expliqué Villeroy de Galhau, à savoir : le Covid-19 en 2020 (événements déflationniste) et le déclenchement de la guerre en Ukraine, en 2022 (événement inflationniste).

Ces deux événements ont provoqué deux réponses de politiques monétaires différentes de la BCE, appliquées par l’ensemble des banques centrales de la zone euro.

‘’La Banque de France a, dans un premier cycle de taux bas, acheté à tour de bras des obligations d’Etats et d’entreprises dont les intérêts sont fixes et assez faibles, de l’ordre de 0,7 %, qu’elle conserve à son bilan pendant des années. Mais elle doit dans le même temps rémunérer les dépôts des banques à un taux variable, que la BCE fixe réunion après réunion, orienté aujourd’hui à la baisse mais qui est monté jusqu’à 4 %. C’est la différence entre ces deux taux qui creuse la facture pour la Banque de France’’, explique Le Monde.

‘’La situation financière de la Banque de France est suffisamment solide’’, a martelé Villeroy de Galhau, qui a indiqué que la perte pour l’année en cours serait moindre et a écarté tout besoin de recapitalisation de la part de l’Etat actionnaire.

La Banque centrale allemande avait aussi fait état le 25 février d’une perte historique de 19,2 milliards d’euros en 2024, sa première depuis 1979.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.