AA / Istanbul / Riyaz ul Khaliq

La Chine a accusé lundi les États-Unis de mener des « campagnes de diffamation » à son encontre, les qualifiant de « prétexte pour contrôler » l’Amérique latine, alors que le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré que le canal de Panama faisait face à des « menaces persistantes de la Chine », selon les médias d’État chinois.

« Les propos des responsables américains sont empreints de préjugés idéologiques et d'une mentalité de guerre froide. Ils relèvent du mensonge pur et simple », a affirmé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, lors d’un point presse à Pékin.

« Qui considère l’Amérique latine et les Caraïbes comme son ‘arrière-cour’, ressuscitant et promouvant une nouvelle doctrine Monroe ? Et qui laisse circuler librement les armes légères et les munitions dans les zones de paix de l’Amérique latine ? », a interrogé Lin.

La doctrine Monroe (1823) est une politique étrangère américaine stipulant que toute intervention européenne en Amérique serait considérée comme hostile, visant à empêcher la colonisation européenne et à protéger l’hémisphère occidental de toute ingérence.

Pete Hegseth a accusé l’armée chinoise d’avoir une « présence trop importante dans l’hémisphère occidental ».

En réponse, Lin a défendu la coopération sino-latino-américaine, la qualifiant de « coopération Sud-Sud fondée exclusivement sur le soutien mutuel, sans calculs géopolitiques ».

Hegseth a également appelé le Panama à sécuriser le canal de Panama avec l’aide des États-Unis, et non de la Chine, affirmant que l’« influence néfaste de la Chine communiste » dans la zone du canal ne servait ni les intérêts panaméens ni ceux de Washington.

Mais Pékin rejette ces accusations. « L’engagement de la Chine avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes repose sur les principes d’égalité et de bénéfices réciproques. Nous ne recherchons aucune sphère d’influence et ne ciblons aucun tiers », a assuré Lin Jian.

« Les campagnes de diffamation et les attaques répétées contre la Chine, ainsi que l’exagération de la soi-disant ‘menace chinoise’, ne sont qu’un prétexte pour tenter de reprendre le contrôle de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Ce genre de rhétorique est voué à l’échec », a-t-il martelé.

Le président Donald Trump, pour sa part, a affirmé que la Chine contrôlait désormais le canal de Panama et a juré que les États-Unis le « récupéreraient », qualifiant cette voie maritime de « vitale » pour la sécurité nationale américaine.

Le canal, construit par les États-Unis, est administré par le Panama depuis sa rétrocession au pays en 1999.

* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir