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La France ne prévoit pas de cesser ses ventes d'armes "marginales" vers Israël

- La France veille scrupuleusement au respect des normes internationales dans ses exportations d'armes, selon le Quai d'Orsay

Ümit Dönmez  | 22.02.2024 - Mıse À Jour : 22.02.2024
La France ne prévoit pas de cesser ses ventes d'armes "marginales" vers Israël

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


La France ne prévoit pas de cesser ses ventes d'armes "marginales" vers Israël. C'est ce qui ressort d'une déclaration du ministère français des Affaires étrangères, ce jeudi.

Lors de son point presse hebdomadaire, Christophe Lemoine, porte-parole adjoint de la Diplomatie française, a de nouveau été interrogé, ce jeudi, sur la question des ventes d'armes à Israël. Répondant à une interrogation sur l'utilisation éventuelle de ces armes dans le conflit de Gaza, il a fait état d'un "examen précis et minutieux en interministériel" régissant les exportations françaises.

Lemoine a insisté sur l'existence d'un dispositif de contrôle des ventes d'armes particulièrement "strict" en France. Ce processus implique un examen prenant en compte le "respect des droits de l'homme et du droit international humanitaire" par le pays destinataire. Cette évaluation s'oriente également vers les conséquences potentielles "en termes de paix, de sécurité et de stabilité régionale", a-t-il souligné.

"Les exportations d’armes ne se font pas de manière rapide et inconsidérée", a affirmé le porte-parole, soulignant que la décision d'exporter se base sur des critères spécifiques définis par la législation internationale, y compris le traité sur le commerce des armes.

En ce qui concerne Israël, Lemoine a précisé que la France reste un partenaire "marginal", les exportations vers ce pays représentant "seulement 0,1% du total des exportations françaises de matériel de guerre" pour l'année 2022.

Cette réponse intervient dans un contexte où des parlementaires et le président d’Amnesty International ont récemment interpellé le Président français Emmanuel Macron pour demander l'arrêt de la coopération militaire avec Israël.

Jeudi 15 février, Anadolu avait interrogé Christophe Lemoine sur une éventuelle décision que prendrait la France d'imposer un moratoire sur les exportations d'armes vers Israël. Le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay avait indiqué qu'il "pourra revenir" sur le sujet "ultérieurement".


- Exportations françaises d'armes vers Israël

Selon le rapport 2023 soumis par le ministère français des Armées en juillet 2022 au Parlement, la France a exporté près de 200 millions d'euros d'armement à Israël entre 2013 et 2022, faisant de Paris l'un des plus grands exportateurs d'armes à Tel Aviv, après les États-Unis qui constituent la première source étrangère d'approvisionnement pour Israël.

Selon le rapport du ministère des Armées, les armes exportées par la France à Israël incluent des "bombes, torpilles, roquettes, missiles, autres dispositifs et charges explosifs et matériels et accessoires connexes [...] et leurs composants spécialement". À cette liste s'ajoutent également des systèmes de haute technologie de guidage des missiles et des bombes, ainsi que des pistolets mitrailleurs.

En outre, selon une déclaration du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, à des journaux du groupe Ebra, la France et Israël entretiennent également une coopération militaire qui repose sur des échanges de renseignement, notamment dans la lutte anti-terroriste.

Dans sa réponse à Anadolu, mardi 13 février, la présidente du groupe parlementaire La France Insoumise (LFI) Mathilde Panot a appelé son pays à "faire un moratoire et arrêter la livraison et la fourniture d'armes à un gouvernement qui commet des massacres et des crimes de guerre, considérés par la Cour internationale de Justice avec un risque génocidaire." Par ailleurs, Panot critiqué le rôle des États-Unis dans ce conflit, indiquant que le "gouvernement d'extrême droite de Netanyahu" ne pourrait pas maintenir son offensive sans les armes américaines. La députée Insoumise a salué les efforts du mouvement de paix aux États-Unis, qui "tente, par tous les moyens possibles, d'empêcher des départs de livraisons d'armes."

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les États-Unis, premiers exportateurs d'armes vers Israël, devant l'Allemagne et l'Italie, ont représenté 70,2 % des importations israéliennes d'armes conventionnelles majeures en 2011 et 2020.


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