AA / Beyrouth

La valeur de la livre libanaise a encore dégringolé dans les transactions sur le marché parallèle (marché noir), mardi, à une moyenne de 14 500 livres pour un dollar.

Les médias libanais et les sites Web qui surveillent l'évolution des taux de change ont rapporté, aujourd'hui, que la vente du dollar aux consommateurs lors des premières transactions sur le marché noir a varié entre 14 300 et 14 500 livres, un nouveau record de baisse inédit de la monnaie locale.

La demande intérieure en devises, en particulier le dollar, a augmenté sur les marchés, dans un contexte marqué par la baisse de la confiance des clients dans la livre, ce qui menace d'accélérer l'hypothèse de la dévaluation complète ou dirigée des taux de change.

Le taux de change de la livre libanaise sur le marché officiel est de 1510 lires pour un dollar.

Cette dégringolade de la livre libanaise se classe dans un contexte de craintes face à une nouvelle escalade du rythme des manifestations populaires dans de nombreuses villes, et à la possibilité d’une incapacité des banques à honorer les dépôts des clients, après l'expiration d'un délai fixé par la Banque centrale pour lever des capitaux bancaires.

La relation entre les banques opérant au Liban et les déposants se complexifie, à la suite d’un délai fixé par la Banque centrale du Liban, qui a expiré le 28 février dernier, et qui a stipulé l'augmentation des capitaux de ces banques.

En août 2020, la Banque du Liban a obligé les banques opérant sur le marché national d’augmenter leurs capitaux de 20 %, et à doper les liquidités de 3 %, au plus tard fin février dernier.

Le capital des banques opérant au Liban s'élève à 20 milliards de dollars, et une augmentation de 20 % signifierait un ajout de 4 milliards de dollars, une somme que la plupart des banques auront du mal à honorer.

*Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.