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La procureure générale d'Israël exhorte Netanyahu à fermer « immédiatement » un camp de détention pour Palestiniens

- Cette requête fait suite à des rapports faisant état d'abus généralisés à l'encontre de détenus gazaouis dans le camp de détention de Sde Teiman

Rania R.a. Abushamala  | 04.07.2024 - Mıse À Jour : 04.07.2024
La procureure générale d'Israël exhorte Netanyahu à fermer « immédiatement » un camp de détention pour Palestiniens

Gazze

AA / Jérusalem / Abdelraouf Arnaout

La procureure générale d'Israël a exhorté le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, à fermer le camp de détention du désert de Sde Teiman « immédiatement »*, rapportent des médias locaux ce jeudi.

La requête de Gali Baharav-Miara fait suite à une pétition déposée par des organisations israéliennes de défense des droits de l'homme auprès de la Cour suprême, visant à fermer le camp de détention, après que des rapports locaux et internationaux ont fait état d'abus généralisés à l'encontre des détenus gazaouis.

La position de la procureure générale d'Israël « est en contradiction directe avec la position du ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui a publiquement appelé à un durcissement des conditions de détention, en particulier dans la prison de Sde Teiman », a indiqué le journal Maariv.

« Depuis le début, l'objectif de l'installation était de détenir les prisonniers de Gaza pour une courte période avant de les transférer dans des prisons », a déclaré Maariv. Cependant, « en raison de la surpopulation carcérale et de la crise des détenus, il y a encore des prisonniers à Sde Teiman ».

Le journal a expliqué que le comportement d'Israël à l'égard du centre de détention a changé après la pétition de l'Association pour les droits civils en Israël (ACRI) auprès de la Cour suprême et les enquêtes sur les abus commis à l'encontre des détenus palestiniens.

En mai, l'ACRI, Médecins pour les droits de l'homme (PHR), le Centre pour la défense de l'individu (HaMoked) et le Comité contre la torture en Israël (PCATI) ont déposé une requête auprès de la Cour suprême exigeant la fin des tortures infligées aux détenus du centre de détention de Sde Teiman et la fermeture du centre, après que de nombreux appels lancés par des organisations au gouvernement et à l'armée sont restés sans réponse.

« Les preuves se sont accumulées sur ce qui se passerait dans ce centre et qui révèlent une incroyable situation où des opérations chirurgicales sont pratiquées sans anesthésie », avaient alors affirmé les organisations dans une déclaration commune.

Celle-ci faisait état de « la détention de prisonniers dans des positions douloureuses des jours durant et de leur menottage menant à des amputations, du bandage des yeux pendant de longues périodes, même lorsqu'il s'agit de fournir un traitement médical... de la détention de prisonniers portant des couches, de passages à tabac et de maltraitance ».

Depuis le début de l'offensive israélienne sur Gaza, le 7 octobre, Israël aurait placé en détention des centaines de Palestiniens de la Bande de Gaza à Sdei Teiman, dans un contexte de violations massives des droits de l'homme.

Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023.

Près de 38 000 Palestiniens ont été tués depuis lors, principalement des femmes et des enfants, tandis que plus de 87 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.

Plus de huit mois après le déclenchement de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines et soumises à un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.

Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud du pays, où plus d'un million de Palestiniens s'étaient réfugiés pour échapper à la guerre, avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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