La Russie accuse l'Ukraine de préparer une provocation avec des armes chimiques
- Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir saisi des documents de combat d'une brigade ukrainienne, notamment une carte montrant les sites de stockage de substances toxiques.
Moscow City
AA / Moscou / Elena Teslova
Le ministère russe de la Défense a affirmé, mercredi, que les services de sécurité ukrainiens prévoyaient de mener une attaque chimique contre des civils, puis de rejeter la faute sur la Russie.
"Nous savons avec certitude qu'avec le soutien des pays occidentaux, le SBU (Service des renseignements de l'Ukraine) prépare une provocation à travers l'emploi de substances toxiques contre des civils.
"Le but de la provocation est d'accuser la Russie d'utiliser des armes chimiques contre la population ukrainienne", a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov, lors d'un briefing quotidien à Moscou.
La Russie a détruit toutes ses armes chimiques, ce qui a été vérifié par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), et n'a donc pas de munitions chimiques, a souligné Konashenkov.
Il a ajouté que l'armée russe avait trouvé dans un quartier général régional dont elle a pris le contrôle de la Garde nationale ukrainienne, une carte détaillée du territoire de l'Ukraine avec des marques indiquant les sites de stockage de substances toxiques.
"Par conséquent, toute tentative du SBU d'utiliser des substances toxiques sera inévitablement divulguée", a-t-il averti.
Commentant les allégations selon lesquelles les forces russes auraient tiré et tué 10 personnes faisant la queue pour du pain dans la ville ukrainienne de Tchernihiv, Konashenkov a souligné qu'aucun soldat russe n'est ou n'a présent à cet endroit.
"Je tiens à souligner qu'il n'y avait pas de militaires russes à Tchernihiv et il n'y en a pas [actuellement]. Toutes les unités des forces armées russes sont à l'extérieur de Tchernihiv, bloquant les routes et ne mènent aucune action offensive sur la ville.
"Ainsi, toutes les personnes décédées sont victimes de la terreur des nationalistes ukrainiens, ou ces prises de vue vidéo ont été mises en scène par les services de sécurité ukrainiens", a-t-il déclaré.
Konashenkov a également nié que les forces russes aient effectué une frappe aérienne sur le bâtiment d'un théâtre dans la ville de Marioupol, affirmant que "l'aviation russe n'a effectué aucune action liée à la frappe de cibles au sol dans cette ville".
Il a ajouté que des réfugiés qui s'étaient échappés de Marioupol ont déclaré que des néonazis du bataillon Azov retenaient des civils en otage dans le bâtiment du théâtre, utilisant les étages supérieurs comme points de tir.
"Selon les données fiables disponibles, les militants du bataillon nationaliste Azov ont commis une nouvelle provocation sanglante en faisant sauter le bâtiment du théâtre qu'ils avaient miné", a-t-il affirmé.
Le porte-parole a également accusé les unités nationalistes d'avoir tiré sur un cortège de bus transportant des réfugiés et se dirigeant vers la Russie depuis la ville de Kharkiv, faisant quatre morts.
Selon Konashenkov, le 16 mars, la Russie a frappé un centre de renseignement dans la ville de Vinnitsya avec des armes de haute précision.
Les forces aérospatiales russes ont, par ailleurs, abattu un hélicoptère ukrainien Mi-24, six véhicules aériens sans pilote (UAV) et 34 cibles de l'infrastructure militaire ukrainienne, dont un système de lance-roquettes multiples, trois postes de commandement, une station de guerre électronique, sept dépôts de munitions et 19 points de grandes concentrations de matériel militaire, a-t-il noté.
Au total, depuis le début de l'opération militaire spéciale, 180 avions et hélicoptères, 166 drones, 1 367 chars et autres véhicules blindés de combat, 132 lance-roquettes multiples, 502 canons d'artillerie et de mortier de campagne, ainsi que 1 156 unités de véhicules militaires spéciaux ont été détruits, a-t-il déclaré.
La guerre russo-ukrainienne, qui a commencé le 24 février, a suscité une condamnation internationale, conduit à des restrictions financières à Moscou et stimulé l'exode d'un grand nombre d'entreprises étrangères hors de Russie.
Au moins 726 civils ont été tués et 1 174 autres blessés en Ukraine depuis le début de la guerre, selon l'ONU qui a rapporté que les conditions sur le terrain rendent difficile le décompte complet du nombre de victimes.
Plus de trois millions de personnes ont également fui vers les pays voisins de l'Ukraine, a indiqué l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, dans son dernier bilan.
* Traduit de l'anglais par Ümit Dönmez