La Türkiye critique les ministres israéliens et appelle à la retenue face aux tensions régionales
- Le ministère turc des Affaires étrangères a condamné les déclarations provocatrices envers Ankara, les qualifiant de reflet des politiques expansionnistes d'Israël

Ankara
AA / Ankara / Merve Berker
La Türkiye a dénoncé jeudi les récentes déclarations de ministres israéliens dirigées contre Ankara, les qualifiant de "provocatrices" et de reflet des "politiques agressives et expansionnistes" du gouvernement israélien.
Dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a indiqué que de telles déclarations "révèlent non seulement leur état d'esprit, mais reflètent également le caractère fondamentaliste et raciste de l'administration israélienne actuelle".
Le ministère a remis en question l'inquiétude d'Israël face aux développements en Syrie et au Liban, qui "offrent de grands espoirs de paix, de stabilité et de prospérité pour notre région, et sont soutenus par la communauté internationale".
Il a également condamné une série d'attaques aériennes et terrestres menées par les forces israéliennes dans la nuit du 2 avril en Syrie.
"Il n'y a eu aucune provocation ni attaque dirigée contre Israël depuis le terrain syrien", a déclaré le ministère, ajoutant : "Ces attaques simultanées témoignent d'une politique étrangère qui prospère sur le conflit."
Le communiqué a souligné que la rhétorique des responsables israéliens dirigée contre la Türkiye vise à détourner l'attention de la communauté internationale des actions de leurs forces à Gaza et en Cisjordanie.
"Ils ne peuvent pas dissimuler la réalité de ce qu'ils font à Gaza, la guerre qu'ils mènent contre le peuple palestinien, la violence des colons israéliens (illégaux), ni leur intention d'annexer la Cisjordanie", a-t-il insisté.
"Israël est devenu la plus grande menace pour la sécurité de notre région", a déclaré le communiqué, fustigeant Tel Aviv pour avoir sapé l'intégrité territoriale des pays voisins et favorisé l'instabilité.
La Türkiye a par ailleurs appelé Israël à "abandonner ses politiques expansionnistes, se retirer des territoires occupés et cesser d'entraver les efforts pour rétablir la stabilité en Syrie".
Le communiqué a également exhorté la communauté internationale à assumer sa responsabilité "pour limiter les actes de plus en plus débridés d'agression d'Israël".
Pou rappel, les avions de guerre israéliens ont lancé une série de frappes aériennes ciblant plusieurs sites dans la capitale, Damas, et dans les provinces occidentales de Hama et Homs mercredi.
L'armée israélienne a affirmé que les frappes avaient visé les "capacités militaires restantes" à la base aérienne de Hama et à la base T4 à Homs, ainsi que d'autres infrastructures militaires à Damas.
L'armée israélienne a également lancé une offensive terrestre à Daraa, dans le sud de la Syrie, où au moins neuf personnes ont été tuées, selon les autorités locales.
Après la chute du régime de Bashar al-Assad en décembre, Israël a élargi son occupation du plateau du Golan syrien en s'emparant de la zone tampon démilitarisée, une mesure qui a violé un accord de désengagement de 1974 avec la Syrie.
Israël a également profité de la chute du régime pour lancer des centaines de frappes visant des sites et des infrastructures militaires à travers la Syrie, y compris des chasseurs, des systèmes de missiles et des installations de défense aérienne, selon des rapports.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba