L'armée israélienne reconnaît que son attaque contre Rafah a fait des victimes civiles
- Un massacre qui a fait des dizaines de "martyrs et de blessés", deux jours après que la Cour internationale de justice a ordonné l'arrêt immédiat de l'attaque militaire contre Rafah
Quds
AA / Jérusalem/ Saïd Amouri
L'armée israélienne a reconnu, dimanche soir, qu'il y avait eu des victimes civiles dans l'attaque qu'elle a lancée contre un camp de personnes déplacées à l'ouest de la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza.
Selon un communiqué de la défense civile de Gaza, le bombardement israélien d'un camp de personnes déplacées dans la région de Tal al-Sultan, dimanche soir, a fait 50 victimes palestiniennes "entre martyrs et blessés".
L'armée israélienne a affirmé, dans un communiqué, que "des avions ont récemment attaqué de une installation" du Hamas à Rafah.
Elle a affirmé que "l'attaque a été menée contre des militants (...) à l'aide d'armes de précision et sur la base d'informations préliminaires indiquant que des militants du Hamas utilisent cette zone (Tel al-Sultan) ".
Le massacre s'est produit dans une zone dont les habitants n'ont pas été prévenus par Israël, qui n'a pas demandé l'évacuation des personnes déplacées. Il s'est produit deux jours après une ordonnance de la Cour internationale de justice exigeant l'arrêt immédiat de l'attaque militaire israélienne contre Rafah.
"À la suite de l'attaque et du déclenchement d'un incendie dans la zone, un certain nombre de personnes non impliquées ont été blessées, et l'incident est en cours d'examen", a poursuivi l'armée.
Israël mène une attaque au sol contre Rafah depuis le 6 mai. Le lendemain, il a pris le contrôle du côté palestinien du point de passage de Rafah avec l'Égypte et l'a fermé à la sortie des blessés qui doivent recevoir des soins et à l'entrée de l'aide humanitaire qui se fait déjà rare.
Cette attaque a forcé au moins 810 000 Palestiniens à fuir Rafah, où se trouvaient environ 1,5 million de personnes, dont environ 1,4 million de déplacés d'autres zones de l’enclave.
Israël mène une guerre destructrice contre la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre dernier, guerre qui a fait plus de 116 000 victimes palestiniennes (entre morts et blessés), pour la plupart des femmes et des enfants, et environ 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a coûté la vie à des enfants et à des personnes âgées.
Tel-Aviv fait fi d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant l'arrêt immédiat des combats et de l'intention de la Cour pénale internationale de délivrer des mandats d'arrêt internationaux à l'encontre de son Premier ministre et de son ministre de la défense, pour leur responsabilité dans les "crimes de guerre“ et les ”crimes contre l'humanité" commis à Gaza.
Israël assiège la Bande de Gaza depuis 18 ans et sa guerre a forcé quelque deux millions de ses habitants, soit environ 2,3 millions de Palestiniens, à fuir dans des conditions catastrophiques, dans un contexte de grave pénurie de denrées alimentaires, d'eau et de médicaments.
*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj
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