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Laurent Fabius : Israël "ne fait plus la distinction entre les militaires et les civils"

- L'ancien chef de la Diplomatie française déplore "l’engrenage mortel" et l'incapacité de la communauté internationale à intervenir dans le conflit israélo-libanais, comme à Gaza.

Ümit Dönmez  | 25.09.2024 - Mıse À Jour : 26.09.2024
Laurent Fabius : Israël "ne fait plus la distinction entre les militaires et les civils"

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Laurent Fabius, ancien ministre des Affaires étrangères de la France, s'est exprimé ce mercredi sur RTL concernant la situation au Liban et à Gaza, en soulignant le caractère tragique du conflit qui ne distingue plus entre les cibles militaires et les civils.

Partant de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, il a décrit la « réplique sanglante » d'Israël, insistant sur l’escalade actuelle au sud du Liban. « Ce qui me frappe aussi, on ne le dit pas assez, c’est qu’on ne fait plus la distinction entre les militaires et les civils. On frappe tout le monde », a-t-il souligné, ajoutant que les violences ont déjà causé 500 morts lundi dernier.

En réponse à une question sur la responsabilité d'Israël dans ce conflit, Fabius a rappelé que si « ceux qui attaquent » sont à blâmer, la réplique israélienne doit être analysée dans le cadre plus large d’un affrontement avec le Hezbollah. Toutefois, il a exprimé son pessimisme quant à une résolution locale du conflit : « Il n’y a pas de solution locale ».

L’ancien Premier ministre français a également regretté l’incapacité de la communauté internationale à agir. Il a fustigé l’ONU, qu’il a comparée au « machin » du Général De Gaulle, dénonçant l’impuissance de l’Assemblée générale de l’organisation à réagir, malgré l’ampleur de la situation.

Interrogé sur la nécessité de faire pression sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour mettre fin aux hostilités, Fabius a affirmé que la communauté internationale devait effectivement exercer des pressions, estimant que la riposte israélienne contre les Palestiniens était « insupportable ».
L'armée israélienne a lancé, depuis lundi matin, l'attaque « la plus violente et la plus étendue » contre le Liban depuis le début des affrontements avec le Hezbollah il y a environ un an, faisant 572 morts, dont 50 enfants et 94 femmes, ainsi que près de 1 848 blessés et environ 390 000 personnes déplacées, selon le ministère libanais de la Santé.

Par ailleurs, les sirènes d'alerte continuent de retentir dans le nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban, après que le Hezbollah a tiré des centaines de roquettes sur des sites militaires et des colonies.

Les factions libanaises et palestiniennes au Liban, notamment le Hezbollah, se livrent depuis le 8 octobre à des affrontements quotidiens avec l'armée israélienne de part et d'autre de la « Ligne bleue » qui sépare les deux pays, faisant des centaines de morts et de blessés, pour la plupart du côté libanais.

Ces factions exigent la fin de la guerre menée depuis le 7 octobre par Israël, avec le soutien des États-Unis, contre la Bande de Gaza ; guerre qui a fait plus de 137 000 victimes (morts et blessés) parmi les Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, ainsi que plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destructions massives et de famine meurtrière.

Les violences israéliennes se poursuivent depuis plus de 11 mois dans la Bande de Gaza, suite à une attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre 2023. Plus de 42 000 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus 95 000 autres blessés, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.

Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la Bande de Gaza.


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