AA / Alger / Aksil Ouali

Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, est arrivé, lundi à Alger, pour engager des discussions avec les autorités algériennes sur une « augmentation des fournitures de gaz » pour compenser une éventuelle baisse des approvisionnements de côté russe.

« Nous discuterons du renforcement de la coopération bilatérale, en particulier pour répondre aux besoins en matière de sécurité énergétique européenne, à la lumière du conflit en Ukraine », a affirmé le chef de la diplomatie italienne dans un Tweet, annonçant son arrivée dans la capitale algérienne.

« Je viens d’arriver à Alger pour rencontrer mon homologue et les plus hauts responsables algériens », a-t-il ajouté. Luigi Di Maio est accompagné d’une délégation comprenant notamment Claudio Descalzi, PDG du géant italien des hydrocarbures Eni, très présent en Algérie où il est partenaire de Sonatrach.

La visite de Luigi Di Maio intervient dans un contexte marqué par les craintes sur l’approvisionnement du continent européen en gaz, suite aux sanctions occidentales prononcées contre la Russie qui a envahi, depuis jeudi dernier, l’Ukraine.

Dépendante à 45% du gaz russe, l’Italie compte diversifier « au plus vite ses sources d'énergie pour réduire cette dépendance », avait déclaré vendredi le chef du gouvernement italien Mario Draghi, regrettant les mauvais choix du passé.

Le gaz algérien est acheminé en Europe via, notamment, deux gazoducs reliant le pays à l’Italie et à l’Espagne.

Dimanche dernier, le président directeur général (PDG) de la compagnie algérienne des Hydrocarbures, Sonatrach, Toufik Hakkar a affirmé que son entreprise est prête « à fournir davantage de gaz à l’Europe, acheminé notamment via le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie ».

« Sonatrach est un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et est disposé à soutenir ses partenaires de long terme en cas de situations difficiles », a-t-il déclaré.

L’Europe est le marché naturel de prédilection pour l’Algérie. Ce pays contribue actuellement à hauteur de 11% des importations de gaz du vieux continent, comme il assure 35% des besoins de l’Italie, ce qui fait d’elle le deuxième fournisseur de ce pays après la Russie. En 2021, les livraisons de gaz algérien pour l’Italie ont augmenté de 109%.

Selon Toufik Hakkar, « il y a une capacité non exploitée sur le gazoduc Transméditerranéen, qui pourrait être utilisée pour augmenter les approvisionnements du marché européen ».

Jeudi dernier, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a affiché, à l’occasion de l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en 1971, la disposition de son pays « à contribuer à la sécurité énergétique de ses partenaires ».

« Nous sommes disposés à contribuer à la sécurité énergétique de nos partenaires parmi les États, à travers la sécurisation de l’approvisionnement en hydrocarbures, notamment le gaz naturel », a-t-il soutenu dans un message lu en son nom par le Premier ministre Aimene Benabderrahmane à Hassi Messaoud, ville pétrolière du sud du pays.

Il a rappelé, dans la foulée, les capacités du pays tant dans la production que dans le transport.

« L’Algérie a acquis des capacités énormes et dispose de grandes infrastructures industrielles en raffinage de pétrole, en industries pétrochimiques, dans le transport par canalisations et l’exportation, notamment à travers les gazoducs qui relient notre pays à l’Europe, ainsi que dans la liquéfaction de gaz et en navires de transport de gaz naturel liquéfié », a-t-il souligné, affirmant que la « production nationale a enregistré une croissance de 14 % pour le pétrole et 23 % pour le gaz en 2021 ».