Le député Thomas Portes réclame des poursuites contre les Français impliqués dans les crimes de guerre à Gaza
- 4 185 Français ou Franco-israéliens sont engagés dans les rangs de l'armée israélienne
France
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
Alors que l’armée Israélienne se livre, depuis l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre dernier, à un véritable massacre dans la Bande de Gaza, 4 185 Français ou Franco-israéliens sont engagés dans ses rangs.
D’un point de vue légal, ceux qui ont émigré en Israël, en tant que juifs, sont de fait naturalisés israéliens, tout en conservant leur nationalité française, et doivent effectuer un service militaire obligatoire d’une durée de 3 ans pour les hommes et de deux ans pour les femmes.
Mais les Français résidant en France ont eux aussi la possibilité de s’engager dans l’armée israélienne comme volontaires, sans pour autant résider sur le territoire ou avoir la nationalité israélienne.
Alors que la presse française révélait début décembre que de nombreux français combattent actuellement dans les rangs de l'armée israélienne, l’indignation se fait ressentir dans l’Hexagone.
Dans un entretien à Anadolu, le député LFI (La France Insoumise), Thomas Portes, est revenu sur les raisons qui le poussent à réclamer des poursuites pénales contre ceux qui sont impliqués dans les crimes de guerres perpétrés par Israël sur la population palestinienne.
« Un article d’Europe 1 a révélé que plus de 4000 français ou franco-israélien étaient engagés aux côtés de l’armée israélienne sur le front à Gaza. Il s’agit du contingent le plus important après celui des États-Unis », souligne l’élu de Seine-Saint-Denis pour qui « le problème en l’espèce n’est pas l’engagement aux côtés d’une autre armée, c’est l’engagement dans un conflit aux côtés d’une armée qui commet des crimes de guerre ».
Et de poursuivre: « Face à cette situation en tant que parlementaire français je ne peux rester silencieux. La France ne peut rester silencieuse ».
Il estime à cet égard qu’au vu « des crimes de guerre commis par l’armée israélienne, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie, il est inacceptable que des citoyens français y participent » et considère que « la présence de citoyens de nationalité française » dans l’armée israélienne « alors que l’ONU, par la voix de plusieurs de ses rapporteurs spéciaux, alerte sur les risques génocidaires et que plus de 17 000 personnes Palestiniens ont été tués (…) déshonore la France ».
« La France doit condamner avec la plus grande fermeté cette participation à des crimes de guerre », clame Thomas Portes qui demande « au ministre de la Justice que les personnes de nationalité française (y compris les binationaux) coupables de crimes de guerre soient traduites devant la justice française », au terme d’enquêtes visant à déterminer leur éventuelle implication dans de tels faits.
Rappelant, par ailleurs, que « la colonisation constitue un crime contre l’humanité » le député LFI souhaite que « les citoyens de nationalité française qui y participent dans les territoires palestiniens répondent, eux aussi, de leurs actes devant la justice ».
En l’absence de réaction rapide du Garde des sceaux, Thomas Portes se « réserve le droit de faire un signalement à la Procureure de la République de Paris » et envisage parallèlement à cela, d’interpeller publiquement le gouvernement lors d’une prochaine session de questions au gouvernement au Palais Bourbon.
Et l’inquiétude du député est partagée par plusieurs structures dont l’AFPS (Association France Palestine Solidarité) qui a publié vendredi, un communiqué pour alerter sur les faits.
« Au moment où l’armée israélienne est engagée dans un génocide en cours à Gaza, cette présence de nombreux Français et Françaises dans cette armée est révoltante », écrit l’association qui « demande aussi que les personnes de nationalité française (y compris les binationaux) impliquées dans des crimes de guerre soient traduites devant la justice française ».
Et de conclure : « La question se pose également pour les colons de nationalité française. La colonisation étant un crime de guerre, la France devrait s’interroger sur la responsabilité de ses ressortissants dans ce crime de guerre. La violence des colons contre la population palestinienne est un fait de notoriété publique, s’il s’avère que des Français ont pris part à leurs exactions, il faut qu’ils rendent des comptes ».
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