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Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, est libéré après avoir plaidé coupable pour espionnage

- Assange a plaidé coupable de violation de la loi sur l'espionnage, lors de sa comparution au palais de justice du territoire américain de Saipan

Servet Günerigök  | 26.06.2024 - Mıse À Jour : 26.06.2024
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, est libéré après avoir plaidé coupable pour espionnage

Washington DC

AA / Washington / Servet Gunerigok

Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a plaidé coupable à une accusation de crime, mettant fin à une impasse juridique de plusieurs années avec les États-Unis, a annoncé mardi le département américain de la Justice.

Accusé d'avoir obtenu et publié des documents militaires et diplomatiques classifiés en 2010, Assange a comparu devant un tribunal sur le territoire insulaire américain de Saipan, dans les îles Mariannes, un territoire du Commonwealth américain, situé dans l'océan Pacifique occidental, à proximité de l’Australie, pays natal d’Assange.

"Lors de la procédure d'aujourd'hui, Assange a admis son rôle dans le complot visant à violer la loi sur l'espionnage et a été condamné à une peine de 62 mois purgés en détention provisoire dans une prison britannique à la suite d'accusations américaines", a déclaré le ministère dans un communiqué.

Après l’imposition de la peine, Assange a été libéré après une bataille juridique de plusieurs années et est parti pour l’Australie. Il a été détenu au Royaume-Uni sur la base des accusations portées par les États-Unis au cours des 62 derniers mois, alors qu'il contestait son extradition.

"Conformément à l'accord de plaidoyer, il est interdit à Assange de retourner aux États-Unis sans autorisation", indique le communiqué.

Selon le Washington Post, le juge a remis en question la justification du dépôt du dossier à Saipan. En réponse, l'avocat américain Matthew McKenzie a expliqué que la proximité de l'île avec l'Australie, pays d'origine d'Assange, faciliterait son retour chez lui “peu de temps après cette procédure“.

Le Washington Post a également rapporté qu'Assange s'était défendu devant le tribunal en se qualifiant de journaliste qui, selon lui, devrait être protégé par le premier amendement.

Entretemps, Assange a mis en place un financement participatif pour les frais de son rapatriement vers l’Australie.

Une campagne a été lancée pour payer le prix des vols vers son pays d’origine.

"Julian Assange a embarqué sur le vol VJT199 à destination de Saipan. Si tout se passe bien, cela le mènera à la liberté en Australie. Mais le coût du vol est énorme : Julian est endetté à 520 000 dollars, qu'il est obligé de rembourser au gouvernement de l'Australie pour le vol charter vers Saipan, et ensuite vers l'Australie", indique la campagne.

Jusqu’à présent, 263 395 livres sterling (soit 334 142 dollars) ont été collectés et Assange devrait pouvoir atterrir à Canberra plus tard dans la journée.

Le fondateur de WikiLeaks a été libéré dans la journée du lundi de la prison à sécurité maximale de Belmarsh après sa libération sous caution par la Haute Cour de Londres, avant de monter à bord d'un vol à l'aéroport de Stansted à 17 h 00, heure locale.

L'avion transportant Assange a atterri dans la journée du mardi à l'aéroport international Don Mueang de Bangkok, la capitale thaïlandaise, pour faire se ravitailler en carburant avant de mettre le cap sur Saipan.

Assange est célèbre depuis les années 2010 après avoir divulgué des documents américains classifiés sur Internet, ce qui lui a valu des éloges et des détracteurs internationaux lorsqu'il a exposé des correspondances diplomatiques américaines sensibles et des dossiers militaires, dont une vidéo montrant une frappe aérienne américaine à Bagdad en 2007, qui a tué plusieurs personnes, parmi lesquels deux journalistes de Reuters.

Le lanceur d’alerte s'est obstinément opposé à son extradition vers les États-Unis et a passé 7 ans à l'ambassade équatorienne de Londres, dans le but d'empêcher d’être remis aux États-Unis.

Il a été expulsé des locaux diplomatiques en 2019 et a passé les 5 dernières années dans une prison britannique, luttant contre une ordonnance d'extradition vers les États-Unis.

* Traduit de l’anglais par Mounir Bennour.

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