AA / Istanbul / Burc Eruygur

Dimanche, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a félicité le président américain Donald Trump pour son « bon sens » concernant sa volonté de mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui est entrée dans sa troisième année à la fin du mois dernier.

Dans un entretien accordé au journal Krasnaya Zvezda, dont la transcription a été publiée par le ministère russe des Affaires étrangères, Lavrov a soutenu que les États-Unis cherchaient toujours à être le « premier pays du monde », et que Washington avait essayé d'y parvenir en « subordonnant tout et tout le monde à eux-mêmes » sous les anciens présidents Joe Biden et Barack Obama.

« Donald Trump est un pragmatique. Son slogan est le bon sens. Il signifie une transition vers une manière différente de faire les choses », a déclaré Lavrov.

« Mais l'objectif est toujours MAGA (Make America Great Again). Maintenant, il a une nouvelle casquette : 'Tout ce que Donald Trump a promis, il l'a fait'. Cela donne un caractère vivant et humain à la politique. C'est pourquoi il est intéressant (de travailler) avec lui », a ajouté le chef de la diplomatie russe.

Concernant la réunion de haut niveau entre les responsables américains et russes tenue le 18 février dans la capitale saoudienne, Riyad, Sergueï Lavrov a déclaré que les deux parties reconnaissaient qu'elles n'auraient jamais la même approche de l'ensemble des problématiques de la politique mondiale.

Lavrov a ajouté qu'ils étaient toutefois en accord pour exploiter les situations où leurs intérêts convergent pour « les traduire en actions pratiques et obtenir des résultats mutuellement bénéfiques ».

« Lorsque les intérêts ne convergent pas, il est du devoir des puissances responsables d'empêcher que ce décalage ne dégénère en confrontation. C'est absolument notre position », a déclaré Lavrov, affirmant que c'est également le format dans lequel les relations entre les États-Unis et la Chine sont construites.

Sergueï Lavrov a également affirmé que « toutes les tragédies du monde » trouvaient leur origine en Europe, du fait de la politique européenne menée au cours des 500 dernières années.

« Si nous regardons l'histoire rétrospectivement, les Américains n'ont pas joué un rôle d'instigateur ou même de ‘boutefeu’ », a-t-il déclaré.

Le ministre russe des affaires étrangères a critiqué l'idée de déployer des soldats de maintien de la paix européens dans le pays déchiré par la guerre, ajoutant que cela n'éliminerait pas les « causes profondes » du conflit en Ukraine.

« Ce plan d'introduction de ‘soldats de maintien de la paix’ en Ukraine continue d'inciter Kiev à la guerre contre nous », a-t-il noté.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj