Le Milli Gorus dénonce l’ingérence des politiques dans le culte musulman
- La Confédération Islamique de Milli Gorus France soutient comme d’autres fédérations et mosquées non affiliées "l’importance d’élaborer une charte qui ne souffre d’aucune ambiguïté et qui obtiendrait l’adhésion de tous".

France
AA-Paris-Fatih KARAKAYA
La Confédération islamique de Milli Gorus France a dénoncé, jeudi, l’ingérence des politiques dans le culte musulman et le dévoiement de la charte des principes de l’Islam de France, dans un communiqué.
Ainsi, le communiqué, signé par Fatih Sarikir, président de la Confédération, commence par rappeler la déclaration de la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa.
En effet, la ministre avait affirmé sur la chaîne LCI, "qu’en application de la charte des principes pour l’Islam de France, les imams devront reconnaître dans leurs prêches le droit des personnes du même sexe à se marier".
"Cette déclaration déplorable, démontre une fois de plus l’ingérence des politiques dans le religieux et ceci n’est plus supportable. Madame la ministre déléguée s’appuie, pour annoncer cela, sur la charte des principes de l’Islam de France tout comme le ministre de l’Intérieur", explique le communiqué.
Soulignant la nécessité d’éclaircir ladite charte, le Milli Gorus se réjouit d’avoir eu raison sur les craintes qu’il avait formulées. "Les déclarations politiques des personnes exerçant des fonctions à responsabilité au sommet de l’Etat, telles que Madame Schiappa et Monsieur Darmanin, et leurs façons d’interpréter voire même de dénaturer cette charte démontre de façon éclatante qu’il reste des points à éclaircir dans son contenu", précise le communiqué.
- Une charte doit être sans ambiguïté:
En outre, la Confédération soutient comme d’autres fédérations et mosquées non affiliées "l’importance d’élaborer une charte qui ne souffre d’aucune ambiguïté et qui obtiendrait l’adhésion de tous".
"Nous tenons à saluer la condamnation des propos maladroits de Madame Schiappa de la part de la Grande Mosquée de Paris qui démontre clairement que sur les sujets tels que le mariage, il n’y a pas de divergence entre les fédérations musulmanes", poursuit le communiqué.
De plus, le Milli Gorus demande "aux politiques de cesser leurs ingérences et leurs interprétations au sujet du culte musulman".
Pour conclure, la CIMG garde la porte ouverte à toute discussion "en réitérant son appel auprès des responsables des fédérations signataires à reprendre le dialogue avec l’ensemble des fédérations membres du Conseil français du culte musulman, CFCM, afin de concrétiser un projet commun pour une charte des principes, claire et acceptable par tous".
Pour rappel, parmi les huit fédérations qui composent le CFCM, trois avaient refusé de signer, à savoir, le Comité de coordination des Musulmans Turcs de France (CCMTF), la Confédération Islamique Milli Gorus (CIMG) et l’association musulmane "Foi & Pratique".
Dans ce contexte, la municipalité de Strasbourg avait donné son accord de principe, sous certaines conditions, l’octroi de 2.5 millions d’euros de subventions pour la construction de la mosquée Eyyup Sultan à Strasbourg.
Gérald Darmanin a alors demandé au préfet de Bas-Rhin de saisir la justice pour empêcher le versement de la somme sous prétexte que le Milli Gorus n’avait pas signée ladite charte.
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