Monde

Le nombre de détenus dans les prisons françaises atteint un nouveau pic

– Avec 80 130 détenus recensés au 1ᵉʳ novembre, la surpopulation carcérale continue d’inquiéter en France.

Ümit Dönmez  | 30.11.2024 - Mıse À Jour : 01.12.2024
Le nombre de détenus dans les prisons françaises atteint un nouveau pic

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Au 1ᵉʳ novembre 2024, les prisons françaises accueillaient 80 130 personnes, selon les chiffres publiés, vendredi, par le ministère de la Justice.

Ces établissements, dotés d’une capacité d’accueil de 62 357 places, affichent une densité carcérale globale de 128,5 %, marquant un nouveau sommet préoccupant dans la gestion des établissements pénitentiaires.

Selon le ministère, la surpopulation atteint des niveaux critiques, avec 13 établissements dépassant une densité de 200 %. En conséquence, 3 962 détenus sont contraints de dormir sur des matelas posés au sol. Dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les prévenus et les condamnés à de courtes peines, la densité carcérale grimpe à 155,1 %.

Une source proche du ministère, citée par la presse française, a qualifié ces chiffres de « record inégalé », rappelant qu’au même mois de l’année précédente, le nombre de détenus s’élevait à 75 130. Environ 20 831 détenus sont actuellement en attente de jugement.

Face à cette situation, la France reste parmi les pays européens les plus touchés par la surpopulation carcérale, se plaçant derrière l'Administration chypriote grecque du sud de Chypre et la Roumanie, selon le Conseil de l’Europe. Diverses initiatives ont pourtant été mises en œuvre, comme l’interdiction des peines inférieures à un mois, les travaux d’intérêt général ou les aménagements de peine. Cependant, elles ne semblent pas endiguer le problème.

Le ministre de la Justice, Didier Migaud, a récemment annoncé que la construction des 15 000 nouvelles places de prison promises d’ici à 2027 serait retardée. Seulement 42 % de ces places, soit environ 6 400, devraient être disponibles d’ici là. « L’achèvement du plan ne pourra être réalisé avant 2029, dans le meilleur des cas », a-t-il déclaré devant la commission des lois du Sénat.

En attendant, des solutions temporaires sont envisagées, telles que la réhabilitation d’anciens établissements pénitentiaires ou l’utilisation de structures modulaires. Des « mesures alternatives à l’incarcération pour les infractions de faible gravité » sont également à l’étude, selon le ministre, qui souligne l’urgence d’assurer des conditions dignes pour les détenus et sécurisées pour les agents.

La surpopulation carcérale n’est pas seulement une question de moyens matériels. En octobre dernier, plusieurs organisations, dont l’Observatoire international des prisons, ont plaidé pour une réforme profonde du système pénal. Elles appellent à un changement de paradigme, où l’incarcération ne serait plus la réponse par défaut et où les alternatives seraient pleinement valorisées.


Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.