AA / Istanbul / Berk Kutay Gokmen

Le Pakistan a intensifié les expulsions de migrants afghans, ont déclaré des responsables afghans, selon la chaîne de télévision locale TOLO News.

Les autorités du gouvernement intérimaire afghan dans la ville frontalière de Torkham ont indiqué dimanche qu’elles apportaient une aide aux rapatriés et organisaient leur transport vers leurs provinces d’origine.

"Au cours des 11 derniers jours, environ 7 000 familles sont arrivées, soit un total d’environ 40 000 personnes.

Parmi elles, on compte des familles avec ou sans documents, des personnes expulsées et d’autres contraintes au retour", a précisé Bakht Jamal Gowhar, responsable des transferts migratoires à Torkham.

Des Afghans récemment expulsés ont affirmé avoir été maltraités par la police pakistanaise, qui aurait exigé des pots-de-vin et fait preuve d’agressivité lors du processus d’expulsion.

Abdul Salam Hanafi, chef adjoint de l’administration du bureau du Premier ministre d'Afghanistan, a commencé à attribuer des terres aux rapatriés en provenance du Pakistan.

Le Pakistan a mis en œuvre en octobre 2023 son plan de rapatriement des étrangers en situation irrégulière, visant principalement les ressortissants afghans.

Selon Amnesty International, entre septembre 2023 et février 2025, au moins 844 499 Afghans ont été expulsés.

Un chiffre qui s'inscrit dans une vague plus large de retours forcés.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué, dans un rapport publié en décembre 2024, que plus de 1,1 million de réfugiés afghans ont regagné leur pays durant cette période, dont 66 % dans le cadre d’expulsions relevant du dispositif des Nations unies.

Face à cette situation, Amnesty International – via son bureau Asie du Sud – a appelé Islamabad à renoncer à ce plan, dénonçant une violation flagrante du droit international des droits humains.

* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir