AA / Tunis / Majdi Ismail

Le président salvadorien, Nayib Bukele, a proposé, lundi 3 février, de recevoir dans son pays des prisonniers incarcérés aux Etats-Unis, une initiative saluée par le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, en visite dans ce pays d'Amérique centrale, rapporte Le Monde.

‘’Nous avons proposé aux Etats-Unis de délocaliser une partie de leur système carcéral’’, a indiqué sur X le chef de l’Etat salvadorien, réputé pour son intransigeance dans la lutte contre la criminalité.

Et Nayib Bukele d’ajouter : ‘’Le tarif serait assez modeste pour les Etats-Unis mais serait significatif pour nous et nous permettrait de financer tout notre système carcéral’’.

Le président salvadorien avait été réélu avec plus des 80 % des voix en 2024, notamment grâce à la lutte radicale qu’il mène contre les gangs, qui a fait baisser la criminalité dans son pays.

Le secrétaire d’Etat américain a souligné que la proposition salvadorienne est sans précédent et concerne entre autres ‘’les citoyens américains et ceux avec un permis de résidence’’.

‘’Aucun pays n’a jamais fait de telle offre amicale’’, a commenté Marco Rubio après un entretien à San Salvador avec Nayib Bukele. ‘’Nous lui en sommes profondément reconnaissants. J’en ai parlé au président Trump’’, a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie américaine a notamment cité les gangs latino-américains ‘’MS-13’’ du Salvador ou ‘’Tren de Aragua’’ du Venezuela, qui opèrent aussi sur le sol américain, et dont certains des membres ont la nationalité américaine.

Le président américain Donald Trump, a annoncé son intention de mettre fin au droit du sol, inscrit dans la Constitution américaine, et procéder à des expulsions massives de migrants illégaux. Il compte notamment, transférer 30 000 d’entre eux dans la prison érigée dans la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba.

L’an passé, les autorités salvadoriennes ont inauguré la plus grande prison d’Amérique latine près de Tecoluca, à 75 kilomètres de la capitale, San Salvador, pouvant accueillir 40 000 détenus.

Donald Trump a supprimé un texte de l’administration Biden qui permet à quelque 600 000 Vénézuéliens de bénéficier d’une protection contre les expulsions, mais il n’a pas touché pour l’instant au statut de 232 000 Salvadoriens potentiellement expulsables.

Selon le secrétaire d’Etat américain, le Salvador est prêt à reprendre ses propres ressortissants au même titre que ceux d’autres pays.