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Les attaques politiques d'Elon Musk, qui a racheté X pour défendre sa neutralité, se renforcent

- Musk, qui a été impliqué dans les développements politiques en Australie, au Venezuela, au Royaume-Uni et aussi au Brésil, et dans les élections présidentielles américaines, a récemment été au centre des débats politiques dans différents pays.

Muhammet Nazım Taşcı  | 06.09.2024 - Mıse À Jour : 08.09.2024
Les attaques politiques d'Elon Musk, qui a racheté X pour défendre sa neutralité, se renforcent

Istanbul

AA / Istanbul / Muhammet Nazim Tasçi

Le milliardaire américain Elon Musk a commencé à utiliser X, dont il est propriétaire, avec ses posts sur l'évolution de la situation politique au Venezuela, en Grande-Bretagne et en Allemagne, et surtout sur les élections présidentielles aux États-Unis, pour diffuser ses opinions politiques dans le monde entier.

En gérant l'une des plateformes de réseaux sociaux les plus influentes au monde, Elon Musk n'hésite pas à l'utiliser pour diffuser sa vision du monde.

Le soutien ouvert de Musk à l'ancien président Donald Trump avant les élections présidentielles américaines, sa querelle avec le président vénézuélien Nicolas Maduro, sa polémique avec l'administration londonienne après les actes violents des extrémistes de droite au Royaume-Uni, et enfin son différend avec le gouvernement brésilien appuient cette situation.

Musk fait l'objet de critiques selon lesquelles il se positionne du côté de la politique populiste de droite avec ses sorties politiques.

D'autre part, Elon Musk a annoncé qu'il était prêt à servir dans le gouvernement de l'ancien président américain Donald Trump si celui-ci remportait les élections.

Ce dernier a déclaré que s'il remportait les élections du 5 novembre, il mettrait en place une "commission d'efficacité gouvernementale" dirigée par Elon Musk. Elon Musk a également réagi sur son compte X à la déclaration de Trump : "Je suis impatient de servir l'Amérique si l'occasion se présente."

- X est-il politiquement neutre ?

Musk a déclaré qu'en avril 2022, lorsqu'il entreprenait de racheter Twitter, comme la plateforme se nommait alors, il l'a fait parce que Twitter ne pouvait pas réaliser son potentiel en tant que "plateforme pour la liberté d'expression".

Peu après avoir acquis Twitter, Elon Musk a souligné que la plateforme devait être "politiquement neutre pour mériter la confiance du public", mais aujourd'hui certains cherchent à savoir s'il est resté fidèle à cette approche.

Les experts estiment qu'Elon Musk, qui compte 196,6 millions de followers sur X, utilise de plus en plus la plateforme de réseaux sociaux comme un microphone pour diffuser ses opinions politiques.


- Il a ouvertement soutenu Trump lors de l'élection présidentielle américaine

Musk, qui est à l'ordre du jour par ses déclarations et les mesures qu'il a prises à l'approche des élections présidentielles aux États-Unis, a signalé qu'il s'était complètement tourné vers les républicains lors de ces élections, alors qu'il soutenait auparavant les démocrates.

Dans un post sur son compte X le 14 juillet, Musk a ouvertement soutenu pour la première fois l'ancien président Donald Trump, victime d'une tentative d'assassinat.

Cependant, ce n'était pas la première déclaration de Musk au sujet des élections.

Elon Musk, qui a soutenu les démocrates lors des 3 dernières élections aux États-Unis, a également été en désaccord avec Donald Trump pendant un certain temps.


- "Je n'étais pas très politique avant"

Depuis X, Elon Musk a organisé l'annonce officielle de l'investiture présidentielle du gouverneur de Floride Ron DeSantis, du parti républicain, en mai 2023.

Cet événement a été entaché de difficultés techniques, mais a constitué un développement important pour le désir de Musk de transformer X en une "place publique numérique".

L'interview de Musk avec Donald Trump le mois dernier a également été entachée de problèmes techniques et a commencé avec environ 42 minutes de retard.

Au cours de l'entretien en question, la déclaration de Musk selon laquelle il n'était "pas très politique auparavant" a attiré l'attention.


- "L'homme de main de Trump"

Musk a également invité la vice-présidente des États-Unis et candidate à la présidence du Parti démocrate, Kamala Harris, pour une interview.

Bien que Mme Harris n'ait pas répondu à l'invitation, son équipe de campagne a réagi à l'interview de Musk avec Trump.

Dans une déclaration de l'équipe de campagne de Harris, il a été défendu que Musk, qui a été décrit comme « l'homme de main de Trump », essayait de prendre le contrôle de la démocratie américaine.


- Le changement politique de Musk après X

Musk, qui avant X ne s'engageait pas ou évitait les polémiques avec les politiciens, a commencé à s'engager dans des discussions avec les gouvernements et les chefs d'État plus fréquemment après son acquisition de X, contrairement aux propriétaires d'autres plateformes de réseaux sociaux.

Le virage politique de Musk chez X a coïncidé avec une période où d'autres plateformes de réseaux sociaux, notamment Facebook et Instagram de Meta, étaient relativement éloignées de la politique.

Mark Zuckerberg, directeur général de Meta, n'a jamais officiellement soutenu un candidat à la présidence.

Contrairement à Zuckerberg, Musk débat avec ceux qui ne sont pas d'accord avec lui.


- Débats avec des gouvernements et des chefs d'État

En avril, Musk est entré en conflit avec le gouvernement du Premier ministre australien Anthony Albanese au sujet de la suspension de son accès aux images de l'attaque de l'église de Sydney.

Musk a réagi à la décision de censure de l'administration de Canberra, tandis qu'Albanese a qualifié Musk de "milliardaire arrogant" qui se considère au-dessus des lois.

En septembre 2023, le ministère allemand des affaires étrangères a répondu à Elon Musk, qui avait publié un message anti-immigrés en citant un reportage sur huit navires d'ONG allemandes recueillant des migrants clandestins en Méditerranée "pour les décharger en Italie".

Musk s'est interrogé sur les critiques de l'AfD (Parti Alternative pour l'Allemagne) après les élections européennes de juin et a partagé : "Les politiques de l'AfD ne semblent pas être extrémistes."

Musk est entré dans un débat sur les réseaux sociaux avec le président Nicolas Maduro, dont la victoire à l'élection présidentielle au Venezuela a été annoncée le 28 juillet.

La querelle entre Musk et Maduro sur les réseaux sociaux a pris une tournure intéressante lorsque Maduro a invité Musk à un duel.

Le 9 août, Maduro a ordonné une interdiction d'accès de 10 jours à la plateforme, arguant que X propageait la haine et la violence au Venezuela.

Musk, qui a continué à partager des messages sur les résultats des élections au Venezuela, a également commenté les actes de violence commis par des extrémistes de droite au Royaume-Uni.

Musk a affirmé que "la guerre civile est inévitable" après les attaques contre des hôtels et des mosquées où séjournent des réfugiés et des immigrés au Royaume-Uni, et a engagé un débat avec le Premier ministre britannique Keir Starmer et des représentants du gouvernement.

La Cour suprême du Brésil a annoncé la semaine dernière que l'accès à la plateforme était interdit "jusqu'à ce que le représentant de X dans le pays soit nommé et que les amendes soient payées".

Elon Musk a également réagi à cette décision en déclarant : "La liberté d'expression est la pierre angulaire de la démocratie, et le soi-disant juge non élu au Brésil la détruit pour des raisons politiques."

Le Brésil est ainsi devenu l'un des pays où Musk rencontre des problèmes.


- Enquête de l'UE

Entre-temps, en juillet, la Commission de l'Union européenne (UE) a ouvert une enquête sur X pour violation de la loi sur les services numériques de l'UE (DSA) en autorisant la désinformation et les discours haineux illégaux sur la plateforme.

Musk, quant à lui, a affirmé que la Commission européenne avait proposé un "accord secret" illégal pour ne pas être pénalisé en échange d'une censure silencieuse des discours, ce que X n'a pas accepté.


- Musk est conscient du pouvoir des réseaux sociaux

L'analyste Jesmine Enberg a déclaré: "Elon Musk est un maître des médias et contrôle l'un des plus grands microphones du monde. Musk comprend le pouvoir des médias sociaux pour façonner un récit politique."

Enberg a souligné qu'il s'agissait d'une source d'inquiétude et a déclaré : "En imposant son propre programme politique, X pourrait supprimer les points de vue qui s'opposent aux idées de Musk, soit intentionnellement, soit en raison de la nature de la plateforme qui devient de plus en plus partisane".

Notant que cela pourrait aliéner les utilisateurs qui se sentent marginalisés sur la plateforme, Enberg a indiqué que cela pourrait également décevoir certains utilisateurs qui croyaient auparavant à l'importance de la liberté d'expression.


- "Musk est en bons termes avec les leaders populistes de droite".

Dan Milmo, rédacteur en chef de Global Technology du journal The Guardian, a déclaré dans un communiqué à propos des récentes actions de Musk : "Il est clair que Musk n'a pas réalisé la résurrection de Donald Trump, mais il l'a certainement renforcée d'une manière qu'aucun autre grand leader technologique n'a pu faire."

Milmo a déclaré que Musk avait licencié la moitié de l'équipe "intégrité électorale" de X et dissous le "conseil de confiance et de sécurité".

Rappelant que le mode de fonctionnement du système "blue tick" a également été modifié, Milmo a fait valoir que ce système, qui est payant, est principalement utilisé par les partisans de la droite.

Milmo a suggéré que Musk, qui s'est disputé avec le gouvernement du parti travailliste au Royaume-Uni, souhaitait se confronter à des gouvernements de gauche, comme c'était le cas auparavant en Australie.

D'autre part, Milmo a souligné que Musk a établi des relations amicales avec des dirigeants populistes de droite tels que le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président argentin Javier Milei et l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro et a déclaré : "Le dénominateur commun est qu'il semble plus enclin à écouter les politiciens qui sympathisent avec sa vision du monde."


* Traduit du turc par Tuncay Çakmak

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