Les groupes de la société civile appellent à la fin des exportations de F-35 vers Israël
- "La fragilité du cessez-le-feu à Gaza souligne le risque de nouvelles violations et la nécessité d'arrêter les exportations d'armements vers Israël, y compris les F-35", indique un communiqué commun de 232 organisations de la société civile
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Istanbul
AA / Istanbul / Riyaz ul Khaliq
Une coalition mondiale de 232 organisations de la société civile a appelé les partenaires internationaux des jets F-35 à mettre fin à leurs exportations d'armements vers Israël, qui fait face à une accusation de génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ).
Le Centre australien pour la justice internationale (ACIJ) a déclaré dans un communiqué publié mardi que les organisations de la société civile ont exhorté tous les partenaires gouvernementaux de la chaîne d'approvisionnement des jets de chasse F-35, y compris le gouvernement australien, à "cesser immédiatement tous les transferts directs et indirects de pièces et composants de F-35 vers Israël, conformément à leurs obligations juridiques internationales".
Les pays partenaires du F-35, notamment l'Australie, le Canada, le Danemark, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis, ont jusqu'à présent "refusé de cesser d'exporter des pièces et composants fabriqués dans leurs pays pour être utilisés dans les jets F-35, malgré leur utilisation finale par Israël dans des attaques aériennes ayant causé des destructions dévastatrices et irréparables pour les Palestiniens à Gaza", précise le communiqué.
Les signataires de cet appel commun incluent des organisations d'Europe, des Amériques, d'Asie, ainsi que du monde arabe.
L'Afrique du Sud a été le premier pays à traîner Israël devant la CIJ pour sa guerre génocidaire contre Gaza, qui a fait plus de 48 000 victimes et réduit l'enclave en ruines. Un cessez-le-feu en place depuis le 19 janvier est actuellement maintenu.
"La fragilité du cessez-le-feu à Gaza souligne le risque de nouvelles violations et la nécessité de stopper les exportations d'armements vers Israël, y compris les F-35. Cela est également mis en évidence par l'utilisation illégale continue par Israël de jets de chasse militaires en Cisjordanie occupée, en particulier à Jénine", indique la lettre.
L'ACIJ a souligné que l'utilisation par Israël de jets F-35 — avec des pièces fabriquées exclusivement en Australie — dans ses bombardements à grande échelle des Palestiniens à Gaza a été largement documentée.
Dans un exemple, un jet F-35 a été utilisé par Israël en juillet 2024 pour larguer trois bombes de 907 kg (2 000 lb) sur Al-Mawasi à Khan Younis, Gaza, une soi-disant "zone sûre", tuant 90 Palestiniens", rappelle le communiqué.
L'ACIJ a ajouté que de nombreuses organisations de la société civile dans plusieurs juridictions partenaires du F-35 ont engagé des actions en justice pour contester l'exportation directe et indirecte de pièces et composants de la chaîne d'approvisionnement du F-35 vers Israël, cherchant à rendre les gouvernements responsables.
En effet, l'ACIJ a elle-même lancé un tel recours juridique en Australie.
- « La société australienne est en train de se dégrader »
Le sociologue Jake Lynch a déclaré à Anadolu que la société Ferra Aerospace en Australie était le "fournisseur exclusif d'un composant crucial dans la chaîne d'approvisionnement mondiale du F-35".
"Et depuis les États-Unis ou le Royaume-Uni, il est presque certain que cela est ensuite exporté vers Israël", a-t-il ajouté.
Il a précisé que les gouvernements du Royaume-Uni et de l'Australie ont "déclaré qu'aucun embargo sur les exportations d'armements vers Israël n'inclurait la chaîne d'approvisionnement du F-35, par crainte de contrarier" les États-Unis.
Il a rappelé que l'usine de Ferra à Brisbane est "régulièrement l'objet de manifestations à ce sujet".
Lynch, qui enseigne à l'Université de Sydney, a déploré : "La société australienne est en train de se dégrader à cause du consensus politique, parmi les partis au pouvoir, pour la coopération militaire avec les États-Unis, ce qui signifie s'allier avec Israël quoi qu'il en coûte."
- Canberra a investi près de 14 milliards de dollars dans des entreprises sur liste noire
Rita Jabri Markwell, avocate chez Birchgrove Legal à Sydney, a déclaré à Anadolu que depuis le 7 octobre 2023, le gouvernement australien avait investi 13,785 milliards de dollars dans des entreprises sur liste noire.
Ces entreprises ont été inscrites sur la liste noire de l'ONU pour leur transfert d'armements vers Israël après le 7 octobre 2023, a-t-elle ajouté.
"L'Australie ne respecte pas son obligation contraignante de prévenir le génocide tout en récompensant ceux qui en sont responsables avec des contrats lucratifs", a déclaré Markwell dans un entretien par e-mail.
Elle a précisé qu'il était "contraignant pour l'Australie de prévenir le génocide".
"Le génocide est différent des autres crimes en ce sens qu'il existe une obligation contraignante pour les États non seulement de le punir, mais de le prévenir", a expliqué Markwell.
Elle a indiqué que les ordonnances émises par la CIJ le 26 janvier de l'année dernière et les avertissements émis par l'ONU à tous les États membres les 23 février et 20 juin derniers "prouvent que cette obligation est désormais en vigueur".
"Les transactions en cours révèlent un conflit d'intérêts majeur, empêchant le gouvernement australien d'imposer des sanctions. Sanctionner ces entreprises déclencherait probablement un examen minutieux sur les raisons pour lesquelles le gouvernement leur a alloué des milliards malgré sa pleine conscience de la situation. Cela soulève de sérieuses questions sur l'utilisation abusive des fonds publics et du pouvoir, ainsi que sur l'évasion des obligations légales pour préserver la survie politique", a-t-elle expliqué.
* Traduit de l’Anglais par Adama Bamba
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