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Les problèmes d'approvisionnement font grimper les cours du brut à l’approche de la réunion de l'OPEP+

- Les tensions croissantes au Moyen-Orient, qui recèle les principales réserves mondiales de pétrole et les principales routes commerciales, ont également favorisé la hausse des prix du baril

Duygu Alhan  | 29.05.2024 - Mıse À Jour : 30.05.2024
Les problèmes d'approvisionnement font grimper les cours du brut à l’approche de la réunion de l'OPEP+

Ankara

AA / Istanbul / Duygu Alhan

Les cours du pétrole brut ont augmenté lors des échanges matinaux de ce mercredi, sur fond de prévisions de plus en plus probables d’un maintien de la politique de réduction des approvisionnements pétroliers par les plus grands producteurs de pétrole au monde, à un moment où la demande mondiale devrait augmenter à l’approche de la saison des vacances estivales.

Le baril de brut Brent de référence internationale s'est échangé à 84,25 dollars le baril à 10 h 14 heure locale (07 h 14 GMT), avec une hausse de 0,37 % par rapport au cours de clôture des échanges du mardi qui ont fini à 83,94 dollars le baril.

Le baril américain de référence West Texas Intermediate (WTI) s'est, pour sa part, échangé à 80,20 dollars le baril, avec une hausse de 0,46 % par rapport au prix de clôture du mardi qui était de 79,83 dollars le baril.

Les prix du pétrole ont grimpé ce mercredi sur fond de prévisions faisant état d’une reconduction de la politique de réductions volontaires de l’approvisionnement par les pays du groupe OPEP+, réunissant l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, lors de la prochaine réunion prévue le 2 juin prochain.

Le groupe OPEP+ avait précédemment décidé de réduire sa production de 2,2 millions de barils par jour.

Dans une autre perspective, l’escalade des tensions au Moyen-Orient, principale région productrice de pétrole au monde, qui est aussi la principale voie de passage des routes commerciales, ont favorisé la tendance haussière des prix du baril.

Malgré le tollé international et la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) le 24 mai, ordonnant la fin de l’offensive israélienne contre Rafah, Israël poursuit ses attaques, depuis le 6 mai, contre la ville la plus au sud de l’enclave palestinienne de Gaza, où se sont réfugiés plus d'un million de Palestiniens fuyant la guerre.

Israël a bombardé les tentes de déplacés palestiniens à Rafah le 26 mai, tuant au moins 45 Palestiniens, dont 23 femmes, enfants et personnes âgées, et faisant 249 blessés.

Les attaques incessantes d’Israël font craindre une poursuite des attaques du groupe rebelle yéménite houthi contre les navires commerciaux en mer Rouge, l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde pour les exportations de pétrole et de carburant, en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Dans une marque de soutien à l’intégrité territoriale du Yémen, le chef de la diplomatie chinoise a déclaré mardi que les tensions en mer Rouge mettaient en évidence “l’impact plus large du conflit à Gaza “.

Wang Yi a souligné que la “priorité immédiate“ était de mettre en place un cessez-le-feu “rapide“ dans l'enclave palestinienne assiégée de Gaza afin de “prévenir un désastre humanitaire plus important et réduire l'impact régional du conflit“.

À l’inverse, les attentes d'une baisse des taux d’intérêt plus tardives que prévu aux États-Unis font écho à une demande atone, limitant du coup une envolée des prix du baril. Les taux d’intérêt élevés augmentent la valeur du dollar américain, rendant le pétrole plus onéreux pour les acquisitions faites en devises autres que le billet vert.

Selon les données publiées mardi par le Conference Board de New York, l'indice de confiance des consommateurs, un indicateur avancé des dépenses de consommation et de l'activité économique, a dépassé les prévisions en augmentant de 4,5 points sur une base mensuelle pour atteindre 102 points en mai après trois mois de déclins consécutifs.

Cet indicateur laisse planer les craintes d'un décalage à une date plus tardive que prévu de la réduction du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed). La probabilité d'une première baisse des taux d’intérêt de la Fed est tombée à 44 % pour le mois de septembre, à 56 % pour le mois de novembre et à 77 % pour le mois de décembre.

* Traduit de l’anglais par Mounir Bennour.

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