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Licenciée pour avoir soutenu Gaza: une jeune avocate attaque un grand cabinet d'avocats américain

- “Je ne regrette pas d'avoir défendu la Palestine. Surtout en cette période, je pense que rester silencieux revient à être complice du crime”, a déclaré l’avocate, Jinan Chehade

Ayşe Betül Akçeşme  | 11.06.2024 - Mıse À Jour : 16.06.2024
Licenciée pour avoir soutenu Gaza: une jeune avocate attaque un grand cabinet d'avocats américain

United States

AA - Chicago - Ayse Betul Akcesme

Licenciée en raison de ses publications soutenant la Palestine, l’avocate américaine Jinan Chehade a déclaré que son soutien avait été perçu comme de l'apologie du terrorisme.

Dans un reportage accordé à Anadolu, Jinan Chehade, âgée de 26 ans et diplômée de la faculté de droit de l’Université Georgetown, a fait part de sa bataille juridique et des moments difficiles qu’elle a traversé lorsqu’elle s’apprêtait à faire ses premiers pas dans sa carrière.

Née d’une mère marocaine et d’un père libanais, Chehade a tout d’abord affirmé qu’elle est née et a grandi dans la banlieue de Bridgeview, surnommée “Petite Palestine”, dans le sud-ouest de la ville de Chicago.

Affirmant être concernée par la question palestinienne depuis toute petite, Chehade a poursuivi: “Le lieu où j’ai grandi, m’a transformé en la personne que je suis aujourd’hui. Après les attentats du 11 septembre 2011, nous étions diabolisés parce que nous étions musulmans ou arabes.”

Après avoir souligné sa participation, depuis l'âge de 5 ans, aux manifestations contre ce qui se passe à Gaza, Chehade assuré avoir fait le choix des études en “droit” pour créer une différence, considérant que le droit est utilisé comme un outil contre sa communauté.

Après avoir été embauchée chez Foley & Lardner, l'un des principaux cabinets d'avocats aux Etats-unis, Chehade a expliqué avoir été convoquée à une réunion d’information quelques heures avant son premier jour de travail.

“Initialement, j’ai estimé que cela pouvait être une opportunité pour faire part de mes inquiétudes concernant ce qui se passe à Gaza ainsi que ma famille au Liban et mes proches en Palestine. Cependant, une fois à la réunion, l’atmosphère était tout sauf cela. Il y avait un environnement hostile où mes publications sur la Palestine étaient remises en question. On m'a posé des questions sur mon identité et mon passé. Chaque publication en soutien à la Palestine était minutieusement examinée et ma candidature a été rejetée pour cette raison. Ils ont qualifié mon soutien à la Palestine de terrorisme”, a-t-elle expliqué.

A ce niveau, Chehade a souligné que ceux qui expriment leur soutien ouvertement à Israël au sein de l’entreprise n’étaient pas sujet à un tel traitement, qualifiant cela de double standart.

Chehade, dévastée par la décision de rejet de sa candidature, a déclaré avoir décidé d'engager une bataille juridique.

"J’ai voulu établir un précédent pour montrer que les entreprises ne pouvaient pas discriminer sans en payer les conséquences, et également montrer qu'une personne soutenant la Palestine ne pouvait pas être écartée simplement pour avoir défendu les droits de l’homme", a-t-elle martelé.

Notant avoir porté sa lutte contre la discrimination devant la cour fédérale, Chehade a poursuivi: "Je ne regrette pas d'avoir défendu la Palestine. Surtout en cette période, je pense que rester silencieux revient à être complice du crime”.

"Mon seul espoir est que la justice prévale et que ceux qui élèvent la voix à l'avenir ne subissent pas de discrimination. Nos impôts financent directement le génocide. C'est pourquoi il est plus important que jamais de faire entendre notre voix contre le génocide et de prendre position en première ligne”, a-t-elle conclu.

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