L'ONU alerte sur un « risque élevé et croissant » de crimes atroces à Gaza
- « Le blocus et le siège imposés à Gaza s'apparentent à une punition collective et pourraient également constituer l'utilisation de la famine comme méthode de guerre », déclare Volker Türk.

Ontario
AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan
Les Nations unies ont mis en garde, jeudi, contre un « risque élevé et croissant » de crimes atroces dans la bande de Gaza, dénonçant la poursuite des opérations militaires et le blocus israélien sur le territoire palestinien.
« Le répit temporaire offert par le cessez-le-feu, qui a permis aux Palestiniens de respirer un instant, a été brisé », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, devant le Conseil de sécurité.
Türk a critiqué les bombardements incessants d’Israël visant des immeubles résidentiels, des hôpitaux et des écoles.
« Il n’y a eu aucun répit, même lorsque les familles palestiniennes célébraient l’Aïd », a-t-il déploré, en référence à la fête marquant la fin du mois sacré de ramadan.
Il s’est dit alarmé par les récentes attaques ayant coûté la vie à 15 membres du personnel médical et humanitaire, soulignant que ces actes « renforcent les inquiétudes quant à la commission de crimes de guerre ».
« Une enquête indépendante, rapide et approfondie doit être menée sur ces assassinats, et toute personne responsable de violations du droit international doit être tenue pour responsable », a-t-il insisté.
Rappelant que la moitié du territoire de Gaza est soumis à des ordres d’évacuation obligatoire ou déclaré zone interdite, Türk a averti que « ces ordres ne respectent pas les exigences du droit international humanitaire ».
Le Haut-Commissaire a également condamné le blocus israélien entravant l’acheminement de l’aide humanitaire. « Le blocus et le siège imposés à Gaza s’apparentent à une punition collective et pourraient également constituer l’utilisation de la famine comme méthode de guerre », a-t-il dénoncé.
S’inquiétant des déclarations de responsables israéliens prônant l’annexion du territoire et le transfert forcé des Palestiniens, Türk a estimé que cette rhétorique « soulève de graves préoccupations quant à la commission de crimes internationaux ».
Évoquant la situation en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, il a souligné que les opérations israéliennes ont « tué des centaines de personnes, détruit des camps de réfugiés entiers et déplacé plus de 40 000 Palestiniens ».
Il a appelé à « un rétablissement immédiat du cessez-le-feu et à un accès humanitaire sans entrave à travers Gaza », avertissant qu’« il existe un risque élevé et croissant que des crimes atroces soient commis dans le territoire palestinien occupé ».
« Tous les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition », a-t-il ajouté, appelant Israël à s’abstenir de tout acte pouvant conduire à un « transfert forcé » de la population de Gaza.
« Les 18 derniers mois de violences ont clairement démontré qu’il n’existe aucune issue militaire à cette crise », a insisté Türk.
Il a souligné que « la seule voie possible est un règlement politique, fondé sur deux États vivant côte à côte dans la dignité et l’égalité, conformément aux résolutions de l’ONU et au droit international ».
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba