L'ONU appelle la France à se pencher sur "les sérieux problèmes de racisme" parmi les forces de l'ordre
- Dans le contexte de la colère en France suite au meurtre de Nahel par un policier à Nanterre
France
AA / Paris / Ümit Dönmez
L'ONU a appelé la France, ce vendredi, à se pencher sur "les sérieux problèmes de racisme" parmi les forces de l'ordre.
"C'est le moment pour le pays de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre", a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, lors d'une conférence de presse de l'ONU à Genève (Suisse).
Cette déclaration intervient trois jours après le meurtre du jeune Nahel par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine) suite à un "refus d'obtempérer" et dans un contexte de colère et violences urbaines en France.
Dans ce cadre, la porte-parole a appelé les autorités françaises "à garantir que le recours à la force par la police pour s'attaquer aux éléments violents lors des manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité".
Exprimant sa préoccupation face à ces violences et émeutes, Ravina Shamdasani, a également dénoncé celles-ci, ajoutant "qu'il y a eu un grand nombre de policiers qui ont également été blessés".
Pour rappel, la France a connu une troisième nuit d'affilée de violences qui ont touché l’ensemble des départements, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé que 667 interpellations ont eu lieu durant cette nuit, dont 307 à Paris et dans les départements limitrophes et que 249 policiers et gendarmes ont été blessés dans l'ensemble du pays. Au total, 40.000 membres des forces de l'ordre ont été mobilisées sur le territoire hexagonal, dont 5.000 à Paris.
La Première ministre française, Élisabeth Borne s'est exprimée, ce vendredi matin, à l'issue d'une réunion gouvernementale à Matignon, visant à faire le point sur les violences urbaines survenues dans le pays. La cheffe du gouvernement a écrit sur Twitter que "les actes commis sont insupportables et inexcusables". Elle a également réitéré son "soutien et [sa] confiance aux policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers qui assurent leur mission avec courage".
Dans une déclaration au Sénat, mercredi, suite au meurtre de Nahel, la Première ministre française avait estimé que "les images donnent à penser que le cadre d'intervention légale n'a pas été respecté", Élisabeth Borne et son gouvernement n'évoquant pas la question de la xénophobie et de la discrimination (pourtant confirmées par des nombreux faits récents ou anciens) parmi les forces de l'ordre.