Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Président français Emmanuel Macron, qui était en déplacement à Mayotte pour constater les dégâts causés par le cyclone Chido, a vivement critiqué des militants du Rassemblement national (RN) qu’il accuse d’avoir orchestré un "rassemblement militant" perturbateur. Lors d’une interview avec des médias locaux, le chef de l’État français a affirmé que ces responsables avaient "insulté la France" en pleine crise post-cyclonique.
La veille, la visite présidentielle avait été marquée par des scènes de tensions. Accueilli par des huées et des slogans tels que "Macron démission !", le président s’est adressé directement à une foule. Il a lancé une phrase qui a suscité des réactions contrastées : "Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde !" Certains ont jugé ces propos condescendants, tandis que les soutiens du chef d'État français y ont vu une tentative de rappeler l’ampleur des moyens déployés par l’État dans cette situation exceptionnelle.
- Un bilan humain lourd et une reconstruction complexe
Le cyclone Chido, le plus dévastateur qu’ait connu Mayotte depuis près d’un siècle, a causé la mort d'au moins 35 personnes, fait 67 blessés graves et 2 432 blessés légers, selon le dernier bilan. Plus de 10 000 habitants ont été déplacés, et les infrastructures essentielles de l’île, comme l’électricité, l’eau et les réseaux téléphoniques, sont gravement touchées.
Dans son interview, Emmanuel Macron a annoncé des mesures urgentes pour venir en aide à la population sinistrée. Parmi celles-ci, le rétablissement progressif de l’accès à l’eau potable :
"À partir de demain, tous les foyers seront à nouveau raccordés, même si des tours d’eau resteront nécessaires." Le Président français a également mentionné l’arrivée imminente d’un avion militaire Antonov chargé de matériel humanitaire, notamment des bouteilles d’eau et des bâches.
- Sécurité renforcée et indemnisation pour les sinistrés
La sécurité figure parmi les priorités, avec le déploiement de 800 policiers, 1 200 gendarmes et près de 900 militaires pour sécuriser les zones sensibles et assurer la distribution des aides.
Par ailleurs, un fond d’indemnisation spécifique a été créé pour soutenir les sinistrés non assurés.
"Il est indispensable de reconstruire rapidement des habitats dignes et sécurisés pour éviter de nouvelles tragédies," a insisté Emmanuel Macron.
- Vers une loi spéciale pour Mayotte
Sur le long terme, le chef d'État français a annoncé la rédaction d’une loi spécifique pour Mayotte. Celle-ci viserait à répondre aux défis structurels de l’île, notamment en matière d’immigration clandestine, d’aménagement urbain et de gestion des risques naturels. Il a également plaidé pour la mise en place d’un établissement public chargé d’accélérer les procédures de reconstruction et de modernisation.
Emmanuel Macron a promis de revenir dans quelques mois pour évaluer les progrès accomplis, rappelant que "la France est là pour Mayotte, aujourd’hui comme demain."